Le Parlement européen s’est montré favorable à une interdiction de certains produits plastiques à usage unique. Une décision qui pourrait intervenir dès 2022.
Les eurodéputés ont tranché. A une très large majorité (571 voix pour, 53 contre et 34 abstentions), les parlementaires européens, réunis à Strasbourg, se sont prononcés mercredi soir en faveur d’une interdiction de certains produits plastiques à usage unique, tels que les gobelets et autres assiettes, mais aussi les pailles ou encore les cotons-tiges.
Suivant les recommandations d’une proposition de directive - qui préconisait de réduire drastiquement ces objets responsables de plus de 70% des déchets marins du Vieux Continent -, le Parlement européen a donc fait part de sa volonté d’en finir avec ces produits, qui devront désormais être confectionnés à partir de matériaux durables.
Les eurodéputés ont également émis le souhait d’ajouter à la liste noire les emballages de fast-food, fabriqués en polystyrène, ou les produits oxoplastiques qui, bien que présentés comme biodégradables, se fragmentent en microparticules de plastique. En parallèle, la Commission propose de réduire sensiblement le recours aux emballages à usage unique - utilisés par exemple pour les sandwichs ou les burgers - pour lesquels aucune solution alternative n’existe, pour le moment.
« Le Parlement européen est rentré dans l'histoire »
Cette décision, qui ne pourra cependant être entérinée qu’à l'issue de négociations entre le Parlement, le Conseil et la Commission, n’a pas manqué de faire réagir. Si l’organisation «Rethink Plastique» s’en est félicitée, par la voix de l'une de ses représentantes, soulignant que le Parlement européen était « rentré dans l’histoire », d’autres ont en revanche fait part de leur mécontentement. C’est notamment le cas de PlasticsEurope - fédération regroupant tous les producteurs européens de matières plastiques - qui a critiqué, dans un communiqué, les mesures prônées qu'elle n'hésite pas à qualifier de « disproportionnées », dénonçant par la même occasion une certaine ambiguïté quant à la catégorisation des produits incriminés.
BREAKING: #EPlenary makes history by voting to reduce single-use plastics and slash #plasticpollution. Now governments must keep the ambition high. Read our #pressrelease: https://t.co/ObSrvfs2t8 #rethinkplastic #breakfreefromplastic @brkfreeplastic pic.twitter.com/wr8e5FIiro
— Rethink Plastic (@RethinkPlastic) 24 octobre 2018
La Commission, qui siège à Bruxelles, souhaiterait que cette directive voit le jour dès 2019 pour une mise en application à partir de 2022. Notons que certains pays européens ont déjà légiféré, indépendamment de l’UE, sur la question. La France, par exemple, a d’ores et déjà interdit les assiettes et gobelets en plastiques. Une interdiction qui entrera en vigueur au 1er janvier 2020.