Voici pourquoi vous ne devez pas collectionner les gobelets de festivals

En période de festivals, il existe un réflexe de collectionneur bien connu des festivaliers : celui de garder son gobelet comme souvenir. Un geste qu’il faudrait pourtant abandonner pour le bien de la planète.

Un été sans festival n’est pas un été digne de ce nom. Et un festival sans consignes de gobelets, ça n’existe pas non plus. Or, depuis de nombreuses années, ces gobelets en plastique sont souvent ramenés à la maison en guise de souvenir plutôt que d’être remis en consigne. Un geste qu’il faudrait délaisser pour l’environnement si on en croit Laurent Castaignède, ingénieur conseil climat-air-énergie, auprès de Ouest-France :

“Ces gobelets, ça reste du plastique. Si les festivaliers les gardent chez eux, ils stockent du plastique. L’intérêt de ce système est qu’ils resservent d’année en année”.

En d’autres termes, les gobelets en plastique sont produits dans l’idée d’être durables pour l’économie des festivals. En gardant un gobelet en plastique chez nous, on le retire d’un système de redistribution, obligeant les organisateurs de festivals à produire du plastique chaque année, alors que ceux-ci aimeraient bien s’en passer.

Garder son gobelet augmente la production de plastiques

Ainsi, depuis 2014, le festival des Vieilles Charrues a opté pour une stratégie originale : la consigne est présente à chaque édition avec un visuel identique d’année en année. Auprès de Ouest-France, Quentin Sibéril, chargé de projet de développement durable de l’association, explique ce qu’il en est :

“Cette formule permet de ne pas inciter les gens à collectionner. Si on changeait de visuel chaque année, on pourrait avoir un effet collector. Les gens le garderaient et on aurait plus de recettes. Mais ça veut dire qu’on devrait en fabriquer de nouveaux. Et ce sont des coûts qui augmentent. Il faut se poser la question : sommes-nous des fournisseurs de plastique ? Ce n’est pas ce qu’on souhaite”.

gobelet en plastique au festivalCrédit photo : iStock

Ainsi, chaque année, les organisateurs sont contraints de produire la quantité de gobelets en plastiques perdus l’année précédente. Dans le cas des Vieilles Charrues, les gobelets conservés sont proposés à la location pour d’autres festivals, comme le Festival interceltique de Lorient, pour leur éviter de produire du plastique de leur côté.

“Il vaut ramener le gobelet et récupérer son euro de consigne en fin de festival plutôt que de le garder. Cela nous évite un rachat et donc de la production de plastique pour l’édition suivante”.

S’il vous reste des gobelets des éditions précédentes, la recommandation serait donc de les ramener afin de les remettre dans le circuit de distribution des festivals.


VOIR TOUS LES COMMENTAIRES

author-avatar

Au sujet de l'auteur : Jérémy Birien

Journaliste, rédacteur en chef