Dans un rapport de 400 pages, publié ce lundi et à l’attention des « décideurs politiques », les scientifiques du Giec (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) tirent la sonnette d’alarme sur le réchauffement climatique.
Les chefs d’État devront engager des transformations « rapides » et « sans précédent », s’ils veulent limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, affirment les experts de l’ONU. « Chaque petit accès de réchauffement supplémentaire compte, d’autant que passer 1,5°C accroît le risque de changements profonds voire irréversibles, comme la perte de certains écosystèmes » a expliqué Hans-Otto Pörtner, le coprésident du Giec, en Corée du sud devant les chercheurs et les représentants des États.
Le réchauffement climatique pourrait ammener à des pertes de certains écosystème. Crédits : Shutterstock/FloridaStock
Si les États se tiennent seulement à leurs engagements de réduction d’émissions pris dans le cadre de l’accord de Paris en 2015, le réchauffement climatique atteindra +3°C à la fin du siècle.
En effet, si le mercure continue de grimper à sa vitesse actuelle, entre 2030 et 2052, le réchauffement climatique aura atteint les 1,5°C, explique le rapport fondé sur près de 6,000 écrits scientifiques.
The @IPCC_CH report on #GlobalWarming of 1.5°C is one of the most important #climatechange reports ever published. Limiting temperature increase requires unprecedented changes in society, but will have huge benefits. Every half a degree of warming matters. https://t.co/a7GOzVFv50 pic.twitter.com/p0wX5vYrA5
— IPCC (@IPCC_CH) 8 octobre 2018
Un changement drastique
En 2017, les émissions mondiales dues à l’énergie ont encore augmenté et pour le groupe de chercheurs, si nous voulons rester au seuil de 1,5°C, les émissions de CO2 devront être réduites drastiquement avant 2030 (-45% d’ici 2030). S’ajoutant à cette diminution, le monde devra attendre la « neutralité carbone » en 2050.
Niveau record de gaz à effet de serre en 2017. Crédits : AFP/Simon Malfatto
Ces « profondes réductions d’émissions » font appel à tous les secteurs : villes, industries, énergie, bâtiment… Pour rester à 1,5°C d’augmentation, il faudra une « transition rapide » et d’une ampleur « sans précédent ». Le Giec pointe du doigt le secteur de l’énergie coupable des trois quarts des émissions à cause du charbon, du gaz et du pétrole.
« La politique des petits pas ça ne suffit pas » a affirmé la climatologue Valérie Masson-Delmotte présente en Corée du sud. « Il y a des actions en cours dans le monde, mais il faudrait les accélérer. La vraie question de la faisabilité, c’est celle-là : les gens sont-ils prêts à agir, et y aura-t-il assez de volonté politique collective ? » s’est-elle interrogée.
L’Alliance des petits États insulaires, à la pointe du combat pour inscrire l’objectif 1,5 dans l’accord de Paris, a appelé lundi « les nations civilisées à prendre leurs responsabilités en relevant leurs efforts pour réduire les émissions ».
« Y arriverons-nous à temps ? Personne ne sait. Ce qui compte maintenant est que nous décidions d’essayer et que nous fassions notre priorité. Seulement alors aurons-nous une chance de nous protéger des impacts que la science nous annonce » a déclaré la responsable climat de Greenpeace, Kaisa Kosonen à l’AFP.