Une étude publiée dans la revue « Biological Conservation » met en lumière le travail acharné de scientifiques, avec l’appui de la fondation WWF, pour ressusciter le tigre de la Caspienne, une espèce éteinte depuis les années 60.
L’Homme a beaucoup œuvré pour son confort, et bien souvent en détruisant les habitats naturels des espèces animales. Ce fut le cas avec le tigre de la Caspienne, victime de la politique soviétique souhaitant transformer la steppe en terres cultivables à partir de 1912 (déforestation, raréfaction des proies et chasse intensive pour permettre sa disparition).
Progressivement, le tigre de la Caspienne, qui peuplait le sud du Caucase (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie), l’est de la Turquie, le nord de l’Iran et de l’Afghanistan, a vu son habitant naturel transformé au profit de l’homme. La dernière trace d’un spécimen vivant a été enregistrée en 1972…
Aujourd’hui, grâce au financement de la WWF et le travail de scientifiques, on émet la possibilité de faire renaître cette sous-espèce de tigre, l’une des trois aujourd’hui disparues avec le tigre de Bali et le tigre de Java.
Le plan très ambitieux consiste à recréer un habitat naturel, situé en Asie Centrale, et d’y implanter des tigres qui sont génétiquement similaires, en l’occurrence le tigre de Sibérie, qui semble être la sous-espèce la plus proche et classée comme espèce en danger depuis 2010.
Les chercheurs auraient en effet trouvé des similitudes dans les origines génétiques des deux sous-espèces. Elles auraient un ancêtre commun qui peuplait l’Asie Centrale, tout au long de la Silk Route (terme signifiant un réseau de routes commerciales reliant la Chine à la Méditerranée), il y a 10 000 ans. Suite à une période glaciaire, certains spécimens se sont retrouvés coincés dans le sud et l’ouest de la région (donnant naissance au tigre de la Caspienne) et d’autres sont allés se réfugier au nord-Est de la Russie (devenant plus tard le tigre de Sibérie).
Si le tigre de Sibérie est considéré comme une espèce en danger, sa population a relativement stagné ces dernières années. Une situation qui permet aux scientifiques d’envisager le déménagement de certains spécimens au Kazakhstan, site habitable déjà identifié pour le projet. Les chercheurs espèrent pouvoir y installer 100 tigres sur les 50 prochaines années.
Pour cela, il va falloir également réintroduire des animaux faisant office de proies, ainsi que des sources d’eau. Actuellement, le projet a été validé par la fondation WWF et par les agences gouvernementales concernées. Si tout se passe comme prévu, le tigre de la Caspienne sera de nouveau une espèce vivante.
Incroyable ce projet, n’est-ce pas ?