Grâce au télescope spatial James Webb, une équipe de chercheurs a détecté des indices de signe de vie extraterrestre dans l’atmosphère de l’exoplanète K2-18b.
Elle est si lointaine mais pourtant, elle suscite énormément d’intérêt de la part de la communauté scientifique. Ce jeudi 17 avril, des astronomes américains et britanniques ont annoncé avoir repéré des “indices” très prometteurs concernant l’existence d’une vie extraterrestre dans l'atmosphère de l’exoplanète K2-18b. Située hors de notre système solaire dans la constellation du Lion, à 124 années-lumières de la Terre, cet exoplanète nourrit l’espoir d’une découverte historique.
C’est en utilisant le télescope spatial James Webb que les scientifiques ont détecté, dans l’atmosphère de l’exoplanète, des signes de composés chimiques longtemps considérés comme des “biosignatures” d’une possible vie extraterrestre. En l’occurrence, il s’agit de sulfure de diméthyle et de disulfure de diméthyle, qui sont uniquement produits par des organismes vivants, principalement du phytoplancton, sur Terre.
Crédit photo : NASA
Même si les scientifiques préfèrent rester prudents, ils ne cachent pas leur enthousiasme dans l’étude publiée dans The Astrophysical Journal Letters :
« Ce que nous observons à ce stade sont des indices d’une possible activité biologique hors du système solaire. Pour être franc, je pense que c’est le cas le plus proche d’une caractéristique que nous pouvons attribuer à la vie »
En 2023, James Webb avait déjà détecté la présence de méthane et de dioxyde de carbone dans l’atmosphère de K2-18b. Une première pour une exoplanète située dans la « zone habitable », c’est-à-dire ni trop près, ni trop loin de son étoile pour que puisse y exister un ingrédient essentiel à la vie : de l’eau à l’état liquide.
Il avait aussi enregistré de faibles signaux de sulfure de diméthyle, conduisant les astronomes à repointer le télescope de la Nasa vers K2-18b il y a un an, en utilisant cette fois d’autres longueurs d’ondes.
Crédit photo : NASA
Des résultats à prendre avec prudence ?
Si les signes sont désormais beaucoup plus nets, ils restent cependant bien au-dessous du seuil de signification statistique considéré comme crucial par les scientifiques pour valider une découverte.
Ainsi, des chercheurs n’ayant pas participé à l’étude appellent à prendre ces résultats avec précaution. En effet, l’an dernier, des scientifiques ont ainsi trouvé des traces de sulfure de diméthyle sur une comète, suggérant que cette substance peut être produite par des moyens encore inconnus, sans lien avec la vie.
Cependant, l’étude précise que la concentration de ces “biosignatures” sur K2-18b semble être des milliers de fois supérieure aux niveaux enregistrés sur Terre, pointant fortement vers une origine biologique.
Crédit photo : NASA
Enfin, l’autre particularité qui pourrait constituer un obstacle pour le développement d’une vie extraterrestre sur K2-18b, c’est son diamètre et son volume. Celle de l’exoplanète est plus de huit fois supérieure à celle de la Terre et un diamètre 2,5 fois supérieur. De plus, elle orbite autour de son étoile en seulement 33 jours. Ces caractéristiques feraient de K2-18b une planète trop chaude pour abriter la vie, selon Raymond Pierrehumbert, professeur de physique planétaire à l’Université d’Oxford.
Selon Nikku Madhusudhan, auteur de l’étude, il ne faudrait que 16 à 24 heures d’observations supplémentaires avec le télescope James Webb pour confirmer, ou infirmer, la présence de sulfure de diméthyle. Chose qui pourrait arriver… dans les prochaines années. Étudier l’espace, c’est aussi faire preuve d’une énorme patience.