Semaine noire pour le groupe Monsanto. Après les récentes condamnations judiciaires prononcées à l'encontre de la firme controversée, le gouvernement vietnamien a décidé d’interdire des produits contenant du glyphosate. Une décision qui ne fait pas l’unanimité, notamment du côté du gouvernement américain.
Mercredi 10 avril, le ministère vietnamien de l’Agriculture et du Développement rural a décidé d’interdire le glyphosate mettant en cause la « toxicité » du pesticide et son impact sur l’environnement et la santé.
Mais au lendemain de cette annonce, le jeudi 11 avril, le ministre de l’Agriculture américain, Sonny Perdue, a pris la parole dans un communiqué officiel, pour défendre Monsanto. Il a fait part de sa déception concernant la décision du gouvernement vietnamien « qui va avoir des effets dévastateurs sur la production agricole mondiale ».
Pour ensuite ajouter : « Si nous voulons nourrir 10 milliards de personnes en 2050, les agriculteurs du monde entier doivent avoir accès à tous les outils et technologies à leur disposition ».
Depuis 2015, le glyphosate est classé « cancérigène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer, bien qu’il soit le désherbant le plus utilisé au monde. Bayer, le géant allemand de l’agrochimie propriétaire de Monsanto, affirme de son côté que « la science confirme que les désherbants au glyphosate ne causent pas le cancer ». Une position partagée par les autorités américaines.
Ces derniers temps, la firme est la cible de nombreuses attaques à cause de ses pesticides. Aux États-Unis, la filiale de Bayer vient de subir deux défaites judiciaires la condamnant à verser des dizaines de millions de dollars à deux personnes atteintes d'un cancer qu'elles attribuent au Roundup.
Récemment en France, un agriculteur a aussi obtenu gain de cause dans un combat judiciaire qu’il mène depuis sept ans contre la firme pharmaceutique Monsanto.
En France, le gouvernement a promis une interdiction du glyphosate d'ici fin 2022 pour l'ensemble des usages.