Après de longues années de bataille, les agriculteurs bios ont enfin obtenu gain de cause. Les eurodéputés ont voté la législation autorisant ces agriculteurs à vendre leurs propres semences, vente jusqu'alors interdite.
Crédit image : shutterstock.com / galitsin
Alors que, jusqu'à ce jour, les espèces qui pouvaient être commercialisées étaient répertoriées dans un cahier officiel, le Parlement européen a voté dans le sens des agriculteurs bios. Une promesse de soutien à la production biologique mais aussi, le vœu d'une plus grande diversité des fruits et des légumes, jusqu'alors impossible puisque « la majorité de ces semences appartenait à des multinationales comme Monsanto », comme l'explique Le Figaro.
Concrètement, jeudi 19 avril, les eurodéputés ont mis fin au décret publié en 1981 au Journal Officiel qui interdisait la commercialisation des semences paysannes non répertoriées dans le cahier officiel, « dans un souci de préservation de la sécurité du consommateur ». Les semences appelées paysannes sont celles que l'agriculteur récupère de sa propre récolte. Elles ne sont donc pas préalablement issues de semences achetées à un semencier. Une législation qui « va permettre la commercialisation de semences traditionnelles et encourager les paysans bios à réutiliser leurs propres semences » selon José Bové.
« Jusqu’à présent, le monde du vivant était cadenassé par la réglementation actuelle au profit de quelques grandes multinationales. Il est urgent de rééquilibrer la chaîne alimentaire et d'arrêter de dérouler le tapis rouge devant les oligopoles de l'agrochimie » réagissait l'eurodéputé Eric Andrieu, faisant référence à Monsanto ou encore DuPontDow qui ont toujours été dans la capacité de débourser des milliers d'euros pour les semences, à la différence des agriculteurs bios.
Aujourd'hui, les semences bios n'auront plus à devoir se référer au catalogue des semenciers, un véritable coup de pied dans la fourmilière qui permettra aux producteurs d'être libre de créer leurs propres variétés. Mais aussi et surtout pallier le problème de biodiversité qui se posait jusqu'alors, puisque, comme l'indique Le Figaro, « 75 % des aliments de la planète proviennent de 12 espèces végétales et cinq animales ». Il faudra néanmoins attendre 2021 pour que cette nouvelle législation entre en vigueur et autorise « la reproduction végétale de matériel hétérogène biologique ».