Il y a quelques mois, nous vous expliquions tout de la volonté du gouvernement de limiter à 80 km/h la vitesse sur les routes du réseau secondaire à deux voies sans séparation physique.
Quelques semaines plus tard, Le Point révélait les résultats des analyses des rapports des accidents de la route du Ministère de l’Intérieur effectués par l’association 40 Millions d’Automobilistes sur les portions de routes soumises à cette limitation alors au stade expérimental.
Les conclusions, que le gouvernement a pris soin de taire malgré la logique « transparente, honnête et rigoureuse » souhaitée par Bernard Cazeneuve en 2015, étaient loin d’être flatteuses. Le taux moyen de mortalité routière sur ces routes soumises à l’expérimentation serait plus élevé avec une limitation abaissée à 80 km/h.
Crédit photo : SEBASTIEN BOZON / AFP
Malgré ces informations et les contestations fusant de toutes parts, Benjamin Grivaux, le porte-parole du gouvernement, a annoncé aujourd’hui, mercredi 7 mars, que la limitation à 80 km/h serait malgré tout appliquée dès le 1er juillet prochain.
LCI explique que l’efficacité du « dispositif prévu » sera évaluée en 2020, et que Benjamin Grivaux a rappelé qu’Emmanuel Macron et Édouard Philippe étaient d’accord sur la mise en place de cette mesure des plus controversées, et dont les résultats font déjà polémiques. L’association 40 Millions d’Automobilistes était parvenue à prouver qu’elle augmentait le taux moyen de mortalité, réduisant à néant l’argument avancé par le Premier Ministre selon lequel la limitation permettrait de sauver des vies, au risque de le rendre « impopulaire », statut qu’il était prêt à assumer pour le bien de tous, avant d’aborder l’usage qui serait fait de toutes les contraventions dressées à ceux qui ne respecteraient pas la limite.
#80kmh : je rappelle que l’intégralité du surplus des contraventions sera investie dans les établissements pour les accidentés de la route. #MieuxSoigner
— Édouard Philippe (@EPhilippePM) 13 février 2018
Nombreuses sont les voix à s’élever contre cette limitation, perçue par beaucoup d’automobilistes comme une imposture visant à verbaliser davantage. D’autant que la mesure ne fait pas réellement consensus au sein de la classe politique. Impopulaire avant même sa mise en vigueur officielle, critiquée par beaucoup, discréditée par trois années d’expérimentations sur certains tronçons qui se sont avérées infructueuses, la limitation à 80 km/h n’a pas fini de faire polémique…