Après presque de 3 ans passés sur Mars, la NASA et le CNES ont annoncé que la sonde de la mission InSight (« Interior Exploration Using Seismic Investigations, Geodesy, and Heat Transport ») avait détecté des séismes de magnitudes records. Cette découverte est assez rare pour être signalée. Explications.
Crédit : Michael Rosskothen
Le 18 septembre dernier, la sonde avait fêté son 1000ème jour sur place et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais, à cette occasion, les deux organismes spécialisés dans l’exploration de l’espace ont décidé de communiquer pour rendre publique une nouvelle géniale et particulièrement existante. En effet, la sonde a profité de sa présence sur place pour enregistrer deux des plus puissants séismes jamais captés à la surface de la célèbre planète rouge.
Si depuis son atterrissage réussi, le robot apporté par la mission Insight a déjà permis d’en apprendre davantage et ainsi de préciser considérablement nos connaissances concernant la structure interne de Mars, la détection d’importants « tremblements de terre » et une information tout aussi intéressante. Et pour cause, elle offre l’opportunité aux scientifiques chargés d’analyser les données de mettre en évidence certaines caractéristiques des séismes martiens, jusqu’alors inconnues.
À la fin du mois dernier, le 25 août, deux séismes ont été identifiés par la sonde avec des magnitudes de 4,2 et 4,1 sur l’échelle de Richter. Plus tard, le 18 septembre, un autre tremblement de 4.2 a été enregistré. Ce dernier a surpris tout le monde avec une durée estimée à environ 90 minutes, soit le temps de match de foot, une éternité quand on sait que sur Terre les tremblements de terre d’une une minute en moyenne. Avant ceux-ci, le détenteur du record était celui capté par InSight en 2019, qui avait atteint une magnitude de 3,7, soit environ cinq fois moins de puissance qu’une magnitude de 4,2.
Les deux premiers séismes enregistrés ont respectivement produit des vibrations lentes et de basses fréquences et des vibrations rapides et de hautes fréquences. Il est intéressant de noter que dans les deux cas, c’est la première fois que ces types d'ondes peuvent être analysés par les scientifiques. Ces derniers affirment d’ores et déjà qu’elles sont porteuses de nouvelles informations primordiales pour continuer à améliorer nos connaissances sur le fonctionnement de Mars.
Crédit : NASA - IPGP
Crédit : ESA - DLR - FU BERLIN
Des séismes puissants provenant du manteau de Mars
L’immense majorité des secousses enregistrées par la sonde sont très faibles mais les chercheurs ont fait le choix de se concentrer sur ceux qui sortent du lot par leur puissance. Selon les premiers avis émis par les équipes de la NASA et du CNES, il semblerait que les séismes de magnitude autour de 4 avec de basses fréquences proviennent du manteau, c’est-à-dire des profondeurs de la planète rouge. A contrario, on estime que la plupart des secousses qui s’expriment via des hautes fréquences arriveraient d’une zone située bien plus proche de la surface de Mars.
Quoi qu’il en soit, si l’on en croit Alice Jacob, planétologue à l'Institut de physique de la Terre de Paris, ces deux évènements se sont déroulés à quelque 1.600 kilomètres du robot déposé par InSight. La région en question, serait plus exactement Cerberus Fossae, un immense système de failles volcaniques, connu pour ses crevasses symptomatiques d'une activité sismique récente.
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