L'humoriste Nicole Ferroni ne rigole plus avec ce billet d'humeur poignant sur Alep, que vous devez tous absolument écouter

Rire pour ne pas pleurer, ou du moins essayer. C’est ce que l’humoriste Nicole Ferroni s’est efforcée de faire ce matin dans sa chronique hebdomadaire sur France Inter consacrée à la tragédie d’Alep.

« En Syrie, la guerre a avalé toutes les couleurs pour mettre du noir à la place ». Dans sa chronique matinale dédiée à la tragédie d’Alep, en Syrie, sur les ondes de France Inter, l’humoriste Nicole Ferroni - qui nous avait sensibilisés sur les violences faites aux femmes dans une vidéo criante de vérité il y a trois semainesnous livre un moment poignant qui fait écho au sentiment d’impuissance et de désespoir que nous pouvons ressentir devant les images d’Alep, deuxième ville du pays, crouler sous les bombardements et les massacres de civils.


La chroniqueuse explique d’abord que face au flux d’informations pas toujours vérifiables, elle ne comprenait pas tout, au fond. En tapant « Alep » sur Google, la jeune femme découvre, au détour des pages, l’existence d’Hadi Alabdallah, un journaliste syrien qui se trouve sur place. Sans hésiter, elle décide de le suivre sur Twitter afin de se tenir informée des événements en temps réel. De cette façon, Hadi Alabdallah devient sa « toute petite lorgnette sur la guerre dans son pays ». Entre bombardements et massacres, le monde dans lequel vit le journaliste syrien est à des années-lumière de ce qui est écrit dans un guide du vieux routard datant de 2006 dont Nicole Ferroni lit quelques extraits. Des hôtels « tranquilles et très propres » une « ambiance très cosy », Alep semble être un lieu où il fait bon vivre. Un cadre idyllique qui appartient désormais au passé. Une époque révolue, effacée par les décombres.

Et pour l’humoriste, cette époque n’est pas si lointaine : « La guerre, ça peut avoir des allures d'un ici et maintenant qu'on prend, qu'on fracasse. C'est prendre un présent et le réduire en cendres. C'est remplacer le 'cosy' par la terreur, mettre un chaos qui ne laisse plus aucune place à la douceur, pas même celui des pâtisseries. Car la guerre avale toutes les couleurs pour mettre du noir à la place ».

Nicole Ferroni peine à ravaler ses larmes et s’excuse avant de terminer sa chronique en citant quelques paroles prononcées par son père, un ancien militaire qui a vécu les bombardements à l’âge de 8 ans : « Le cannibalisme, avant c’était répandu et maintenant les gens disent "les hommes se mangeaient et on appelait ça du « cannibalisme »". Eh bien un jour, peut-être qui sait, la guerre sera si loin derrière l’humanité qu’on pourra dire, "les hommes se tuaient et ils appelaient ça « la guerre ».

Source : France Inter
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