Un vélo-bus de ramassage scolaire, destiné à limiter les déplacements en voiture tout en luttant contre la pollution, a été mis en place dans la commune de Louviers (Normandie).
À l’heure ou les enjeux climatiques s’invitent à tous les débats et à quelques jours de la COP 24 qui aura lieu en Pologne, voilà une initiative qui a de quoi séduire les plus sensibles à la cause environnementale.
Un vélo collectif expérimental de ramassage scolaire a ainsi été lancé dans la commune de Louviers (Eure), afin de remplacer les traditionnels véhicules d’ordinaire réservés pour ce type de transports. L’objectif de la mairie étant d’encourager la réduction de l’utilisation de la voiture, tout en luttant contre la pollution.
L’initiative est à mettre au crédit d’une bande d’amis normands qui a donc eu l’idée de créer ce « vélocipède collectif », baptisé « S’Cool bus ». Pouvant contenir jusqu’à 9 personnes, en comptant le chauffeur, ce moyen de locomotion novateur et non-polluant s’inspire des petites voiturettes de plage, appelées Rosalie, fonctionnant grâce aux pédaliers installés sous les sièges de chaque passager.
Toutes les conditions de sécurité sont par ailleurs réunies et des barrières latérales ainsi que des filets de protection, disposés sous le vélo, ont été installés afin de parer à toute éventualité.
« 7,8 tonnes de CO2 économisées »
Tous les écoliers montant à bord peuvent ainsi pédaler et faire avancer l’engin au même titre que le chauffeur. Et si jamais ces derniers rechignent à l’effort, un petit renfort électrique est prévu pour prendre le relais. « Le S'Cool bus est un véhicule unique en France : tous les pédaliers sont indépendants, on a cinq vitesses, une marche arrière, une assistance électrique au cas où les enfants sont un peu fatigués, pour soutenir le chauffeur », explique ainsi Nicolas, l’un des fondateur du projet, à nos confrères de France Inter.
« Sur une année, les enfants qui empruntent le S'Cool Bus parcourent 4 500 kilomètres. A raison de huit enfants par véhicule, ça fait potentiellement 8 500 voitures en moins aux abords des écoles, et c'est 7,8 tonnes de CO2 économisées pour trois navettes sur une ville par an », se félicite encore Nicolas.
Il faut savoir qu’en France, la moitié des trajets urbains en voiture représentent moins de trois kilomètres et 58% des trajets reliant le domicile au lieu de travail n’excèdent pas le kilomètre. La circulation automobile étant le plus gros émetteur de gaz à effet de serre dans le pays (environ 15 % des émanations), cette alternative propose donc une solution simple et écologique afin de limiter les déplacements en voiture.
D’autre part, l’initiative qui se veut également préventive exerce une réelle influence parmi les enfants, faisant naître chez ces derniers une conscience écologique pour le plus grand bonheur des instigateurs du projet. « Quand ils disent que plus tard, _quand ils seront grands, ils feront tout pour l'avenir de la planète, quand ils sont contents de dire à leurs copains de ramasser leurs papiers, ou quand ils ramassent eux-mêmes des papiers par terre, ça me donne presque les larmes aux yeux de voir ces enfants si touchés par le respect de leur planète », se réjouit ainsi l’un des fondateurs.
Trois de ces vélos-bus sont actuellement testés sur la commune et le succès est pour l’instant au rendez-vous. Un dispositif salué par les parents d’élèves mais aussi les associations de défense de l’environnement.