Ce lundi 8 octobre, la région de Bruxelles a demandé à l’industrie du tabac de régler la facture liée à la collecte des mégots de cigarettes jetés dans la rue. Une facture qui s’élève à 200 000 euros cette année.
À travers une lettre adressée à la filiale Benelux de l’entreprise américaine Philip Morris et à deux fédérations belges de fabricants (Cimabel et Fetabel), la région de Bruxelles a sollicité leur participation aux frais liés au ramassage des mégots, estimés à 200 000 euros. Elle demande également le financement de futures actions « dans une logique de partenariat pérenne ».
Chaquejour, ce sont dix millions de mégots qui sont jetés en Belgique, dont une grande part à Bruxelles. Des mégots qui sont des déchets « particulièrement difficiles » à ramasser et qui « mettent des années à se décomposer ». Le jet de mégots accompagne les déjections canines, les dépôts clandestins ou les jets de canette parmi les « cinq principales nuisances » recensées par les services de propreté.
Cette année, la région de Bruxelles avait élaboré une série de projets pour faciliter la collecte de mégots, mettant notamment en place des éteignoirs de rue, ou en distribuant des cendriers de poches pendants les festivals. Tout cela aurait coûte 203 500 euros selon Fadila Laanan, la secrétaire d’Etat bruxelloise chargée de la propreté publique.
Cette demande s’inscrit dans la même lignée d’une démarche déjà existante en Flandre et en Wallonie, comme l’explique la lettre : « Considérant votre contribution financière en matière de propreté aux côtés des Régions flamande et wallonne, il semblerait opportun de s’inscrire dans une démarche similaire en Région de Bruxelles-Capitale ».
Par ailleurs, les industriels du tabac avaient d’ores et déjà accepté de financer un organisme public chargé de la collecte et du tri des emballages, mais sans contribuer au ramassage des mégots comme ils le font déjà dans les autres régions belges.
Cette démarche pourrait également voir le jour en France. C’est en tout cas la volonté affichée par Brune Poirson, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de la transition écologique et solidaire. Elle avait reçu, vendredi 5 octobre, des responsables de l’industrie du tabac pour mettre en œuvre le principe de « pollueur-payeur ». Cependant, elle semblait ressortir « déçue » des propositions initiales de ses interlocuteurs.