Vietnam : réapparition de la « souris-cerf », un animal que l'on croyait disparu depuis 30 ans

Alors que l’on croyait l’espèce disparue depuis trois décennies, au moins deux spécimens de « souris-cerf » ont pourtant été aperçus au Vietnam.

Pas une semaine ne se passe sans que l’on déplore la menace de la disparition d’une espèce animale.

Alors quand l’une de ces dernières, que l’on croyait disparue, refait son apparition, on ne peut s’empêcher d’y voir un présage optimiste et se dire que la nature reprend finalement ses droits.

Dernier exemple en date, celui de la « souris-cerf », qui a été vue pour la première fois depuis 30 ans au Vietnam, alors que l’on pensait l’espèce éteinte.

Photographié par des chercheurs, qui ont publié une étude sur cette trouvaille dans la revue Nature Ecology & Evolution, le petit mammifère semble être réapparu comme par enchantement.

« Il est urgent de prendre des mesures de conservation pour assurer sa survie »

Découvert pour la première fois en 1910, le Tragulus versicolor - également connu sous le nom de chevrotain au dos argenté - a la particularité d’allier un corps de biche à une tête de souris, d’où sa dénomination plutôt insolite.

En revanche et contrairement aux apparences, il n’est ni un rongeur ni un cervidé mais le plus petit ongulé au monde.

On avait perdu sa trace depuis 1990, date à laquelle une expédition menée dans le centre du Vietnam – région montagneuse où se situait jadis son habitat naturel – avait conclu à la mort du dernier spécimen, tué par des chasseurs.

Mais en mars 2018, une équipe américaine du Global Wildlife Conservation a décidé de partir à la recherche de l’animal en ciblant les environs de Nha Trang, une ville balnéaire située sur le littoral sud du pays, où des souris-cerfs avaient été aperçues par le passé dans les forêts environnantes.

Après s’être renseignés auprès des habitants, les scientifiques ont disposé des caméras dans les bois, lesquelles ont réussi à photographier l’animal plus de 1 800 fois. Toutefois, on ignore encore combien d'individus différents ont été photographiés.

Crédit : Nature Ecology & Evolution

Sur ces clichés, on distingue très bien le mammifère, dont la taille est similaire à celle d’un lapin, déambuler à la recherche de nourriture, au milieu des feuillages.

Si cette réapparition est une bonne nouvelle en soi, elle inquiète dans le même temps les biologistes car elle pourrait attirer les braconniers et autres chasseurs.

C’est la raison pour laquelle le Global Wildlife Conservation met en garde et appelle à protéger l’espèce.

« Nos photographies prises à l’état sauvage prouvent que l’espèce existe encore et qu’il est urgent de prendre des mesures de conservation pour assurer sa survie (…) Il faut agir immédiatement (…) sous peine de voir le chevrotain disparaître à nouveau », peut-on lire ainsi dans l’étude.

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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.