La préfecture de Nouvelle-Aquitaine a annoncé ce jeudi 26 décembre l’interdiction de la pêche au chalut pélagique sur le plateau de Rochebonne, une zone naturelle sensible à 50 kilomètres de l’île de Ré.
La pêche au chalut pélagique ne sera plus autorisée car ce grand filet qui ne touche pas le fond marin est accusé de possiblement être la cause de la mort de nombreux dauphins.
En effet, dans son communiqué de presse, la préfecture rapporte que “les fortes mortalités de cétacés constatées l’hiver dernier, qui conduisent à l’application du principe de précaution même s’il n’a pas été possible d’établir un lien direct avec la pratique du chalut pélagique”.
La préfecture a également annoncé l’annulation de la campagne de pêche de soixante jours prévue dès début 2020.
Même si le lien de cause à effet n’a pas été démontré formellement entre la pêche au chalut pélagique et le décès des mammifères marins, de nombreux constats récents laissent penser que ce lien existe.
Fin de la pêche au chalut pélagique, crédit : Henk Vrieselaar/Shutterstock
En effet, l’observatoire Pelagis avait constaté mi-février que plus de 400 dauphins s’étaient échoués sur la côte Atlantique depuis le début de 2019. La majorité d’entre eux présentant des traces de capture accidentelle par la pêche.
Ainsi, après une consultation publique et une concertation des organismes scientifiques et des organisations professionnelles, cette décision a été prise par la préfète de la région Mme Buccio.
Elle souhaite désormais lancer une réflexion “sur la constitution d'une zone de protection forte, sous la forme par exemple d'une réserve naturelle”.
Éric Renaud, directeur de l’organisation des producteurs du port de pêche de la Cotinière assure que les pêcheurs sont à l’origine de cette décision. Ils n’auraient pas souhaité obtenir les dérogations.
L’ONG Sea Shepherd conclut en disant que, “c'est une très bonne chose que cette interdiction soit écrite sur le papier. Les autorités commencent à prendre la mesure de l'enjeu mais maintenant il va falloir s'assurer que cette décision soit respectée”. Affaire à suivre.
Fin de la pêche au chalut pélagique, crédit : Andrew Key/Shutterstock