« Près d'un million d'espèces menacées d'extinction », l'ONU tire la sonnette d'alarme dans un rapport sur la biodiversité

Un rapport de l’ONU tire la sonnette d’alarme sur la 6e extinction de masse, tout en proposant des solutions pour endiguer le phénomène.

« Une grande partie de la nature est déjà perdue, et ce qui reste continue à décliner » ! Tel est le terrible constat que dresse un rapport alarmant, publié ce lundi par l’ONU.

Le document, rédigé par un groupe d'experts rattaché à la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), tire ainsi la sonnette d’alarme quant à la destruction programmée de notre écosystème.

« Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier », y explique ainsi Robert Watson, président de l’IPBES.

Siège de l'ONU à New York. crédit photo : Arnaldo Jr / Shutterstock

« Il n'est pas trop tard pour agir »

On apprend notamment que 75% de l'environnement terrestre a été « gravement altéré » par l’activité humaine et 66% de l'environnement marin est également touché. Principale conséquence, près d'un million d’espèces animales et végétales serait directement menacées d’extinction et « beaucoup dans les prochaines décennies ».

Ce terrible constat avait déjà été évoqué il y a peu par l’ONU, soulignant que la Terre s’apprêtait à connaître sa sixième extinction de masse, la première causée par l’humanité.

Selon Mark Tercek, président de l'ONG Nature Conservancy, cette extinction « pourrait être stoppée si nous agissons de manière décisive maintenant ».

Robert Watson ne dit pas autre chose et considère à son tour qu’il « n'est pas trop tard pour agir » mais que cela doit passer par un « changement transformateur » de nos modes de vie et sauver ainsi notre biodiversité dont l’existence est en sursis.

Cette menace a au moins autant d’importance que celle du réchauffement climatique, si l’on en croit les dires de ce dernier.

« Il s'agit de considérer la qualité de vie et non la croissance économique comme objectif »

Le rapport - fruit d’un travail collectif auquel ont participé 450 experts pendant 3 ans - identifie les 5 principaux facteurs responsables de cette hécatombe. Il y a d’abord l'utilisation des terres (agriculture intensive et déforestation), puis l'exploitation des ressources. Viennent ensuite le changement climatique, les pollutions et, enfin, les espèces invasives.

Le chantier principal sur lequel le rapport insiste est le système agro-alimentaire. Dans l’optique de nourrir d’une façon «durable» la population mondiale - qui atteindra les 10 milliards d’habitants à l’horizon 2050 -, les experts préconisent ainsi de transformer la production agricole en investissant par exemple davantage dans l’agro-écologie - et modifier les habitudes alimentaires, à commencer par la réduction de la consommation de certains aliments comme les viandes ou les produits laitiers.

Le rapport insiste par ailleurs sur la nécessité d’en finir, du moins de s’éloigner, du dogme de la croissance. « Il s'agit de considérer la qualité de vie et non la croissance économique comme objectif », a ainsi expliqué à l’AFP l'un des principaux contributeurs, Eduardo Brundizio.

Vous l’aurez compris, l’heure est grave mais les choses ne sont pas irréversibles. Il est encore temps d’inverser la tendance à condition bien sûr de changer nos sociétés et leurs modes de fonctionnement.

Source : AFP
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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.