À compter du 1er novembre 2018, des médecins canadiens pourront prescrire des visites au musée à des patients souffrant notamment de dépression et autres maladies chroniques.
Si la musique adoucit les moeurs, peut-on dire qu’il en est de même pour les arts plastiques ? Jean Jaurès affirmait par exemple que « la beauté de la science et de l’art est consolatrice ». Un avis que semble partager l’association canadienne baptisée « Médecins francophones du Canada » (MFDC), laquelle est à l’origine d’un projet pour le moins original et unique au monde.
En partenariat avec le Musée des Beaux-Arts de Montréal, les médecins membres de ladite association vont désormais pouvoir prescrire gratuitement des visites dans les musées québécois à certains de leurs patients, atteints de maladies chroniques, de diabète ou de dépression. Ces derniers devront toutefois être accompagnés par un aide-soignant ou un membre de leur famille.
« On oublie nos souffrances et nos anxiétés »
Soigner le mal par l’art ! L’idée peut paraître loufoque et pourtant, celle-ci s’avère très sérieuse et trouve une réelle justification thérapeutique, selon la docteure Hélène Boyer, vice-présidente de MFDC. « De plus en plus d’études le démontrent : le contact avec les œuvres d’art a un réel impact sur l’état de santé physique et mentale de la population », affirme cette praticienne qui enseigne en parallèle à l’Université McGill de Montréal.
« Quand on regarde une œuvre d’art, notre attention est portée sur l’œuvre et on oublie nos souffrances et nos anxiétés », ajoute-t-elle, expliquant que « nous sécrétons des hormones lorsque nous visitons un musée » et que « ces hormones sont responsables de notre bien-être ».
Et d’ajouter : « Les gens ont tendance à penser que ce n’est efficace que pour les problèmes de santé mentale. (…) mais ce n’est pas le cas. C’est aussi efficace pour les patients diabétiques, pour les patients en soins palliatifs et pour les personnes atteintes de maladies chroniques ».
Les patients concernés pourront ainsi se voir prescrire un maximum de 50 visites par an, à des fins « médicinales ». Ou quand l’art devient remède…