Dans les dix prochaines années, le nombre des réfugiés climatiques pourrait s'élever à plusieurs dizaines de millions de personnes

Selon un rapport récent, le chiffre des potentiels réfugiés climatiques, qui seront forcés par le réchauffement climatique de quitter leurs maisons au cours des dix prochaines annéees, pourrait s'élever à plusieurs dizaines de millions de personnes.

Ce serait alors la plus grande crise de réfugiés que le monde n'aura jamais connu, s'inquiètent des militaires états-uniens ainsi que des experts en matière de sécurité  — un événement qui, selon eux, serait d'une telle ampleur qu'il pourrait reléguer au second plan la crise des réfugiés syriens que l'Europe connaît actuellement, à en croire les propos recueillis par l'Environmental Justice Foundation (EJF), une organisation non-gouvernementale. Cela ammènera d'immenses défis à surmonter en Europe.

« Si l'Europe croit qu'elle a un problème avec les migrants aujourd'hui... Qu'ils attendent 20 ans, et on en reparlera », a déclaré Stephen Cheney, brigadier général à la retraite de l'US Army. « On va voir ce qui se produira, lorsque le réchauffement climatique poussera les gens à sortir d'Afrique — la région du Sahel en particulier — et on ne parle pas là de ''seulement'' un ou deux millions, mais bien de 10 à 20 millions ! » Avant de conclure : «  Ils ne se dirigeront pas vers le sud de l'Afrique, ils traverseront la Méditerrannée. »

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Publiée ce jeudi, l'étude de l'EJF appelle les gouvernements à légiférer urgemment et à s'accorder rapidement sur un cadre légal pour encadrer et protéger les droits de ces réfugiés climatiques, qui devraient se faire de plus en plus nombreux à l'avenir. En effet, le droit actuel en matière de phénomènes migratoires lié au climat regorge de lacunes. Il n'existe pas, à l'heure actuelle, de statut juridique de réfugié climatique — un enjeu qui devrait devenir de plus en plus pressant.

Au-delà de cela, l'ONG veut également interpeller les gouvernements, qui devraient se rencontrer la semaine prochaine en Allemagne lors d'un sommet sur le climat, afin de les pousser à tenir au plus vite les engagements pris lors des accords de Paris sur le Climat.

Sir David King, ex-Conseiller scientifique en chef du Gouvernement britannique et actuel représentant du changement climatique au sein du secrétariat des affaires étrangères du Commonwealth, à déclaré à l'EJF que : « ce dont nous parlons ici, c'est d'une menace existentielle qui pèse sur notre civilisation sur le long terme.Sur le court terme, cela comporte également toutes sortes de risques, et cela doit nécessairement impliquer une réponse humaine, à une échelle qui n'a encore jamais été réalisée jusqu'à présent ».

« Dans notre monde en changement constant, le changement climatique — et son potentiel à déclencher des conflits violents ainsi qu'à entraîner des phénomènes de migration de masse — doit impérativement être considéré comme une priorité urgente, pour les décideurs de la société publique comme privée », assène Steve Trent, directeur exécutif de l'EJF.

Pour endiguer une possible catastrophe planétaire, le rapport évoque plusieurs pistes. Parmi elles, des programmes ambitieux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi la mise en place d'un mécanisme légal international pour protéger les réfugiés climatiques. 

« En prenant des mesures énergétiques pour éliminer les émissions de gaz à effet de serre et en mettant en place un mécanisme juridique international pour protéger les réfugiés climatiques, nous protégerons les citoyens les plus pauvres et les plus vulnérables de notre société globale, nous renforcerons la résilience, récolterons des bénéfices économiques considérables et bâtirons un avenir sûr. pour notre planète. Le changement climatique n'attendra pas. Nous ne pouvons pas non plus. Pour les réfugiés climatiques, demain, c'est déjà trop tard.»


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