Fay Manners et Michelle Dvorak sont des miraculées après avoir survécu sans ressources pendant trois jours à plus de 6 000 mètres d’altitude dans la chaîne montagneuse de l’Himalaya.
On peut être un alpiniste chevronné et se retrouver, à tout moment, à la merci des conditions extrêmes que la haute-montagne réserve parfois à ses visiteurs. Il suffit d’un incident pour que l’expédition de Fay Manners et Michelle Dvorak vire à la catastrophe.
Fay Manners, alpiniste britannique âgée de 37 ans, et sa partenaire américaine Michelle Dvorak sont loin d’être des débutantes. En 2022, Fay Manners a notamment été la première femme à réaliser l’ascension de la voie Phantom Direct sur la face sud des Grandes Jorasses au Mont-Blanc.
Les deux grimpeuses étaient en train de s’attaquer à l’ascension de la montagne Chaukhamba, dans la chaîne montagneuse de l’Himalaya, se trouvant dans l’État indien de l’Uttarakhand. Elle présente quatre cimes, dont le plus haut culmine à 7 139 mètres d’altitude.
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Durant leur expédition, la corde qui retenait leur équipement se rompt totalement. Leur nourriture, leur tente, leur eau et leurs vêtements tombent alors dans le vide, laissant les deux alpinistes complètement démunies de ressources pour la suite de leur ascension.
“J’ai vu notre sac plonger dans le vide et j’ai immédiatement réalisé les conséquences. Nous n’avions plus d’équipement de sécurité, plus de vêtements chauds pour le soir, plus de piolets nids de crampons” Fay Manners (BBC).
Elles comprennent vite qu’il leur est impossible de poursuivre leur expédition. Pire encore, redescendre, alors qu’elles se trouvent à 6 096 mètres d’altitude, est également impossible. Désespérées, elles envoient alors un message d’urgence aux secours. Cependant, à cause des conditions climatiques très difficiles, les équipes de recherche n’ont pas réussi à les localiser.
Crédit photo : Fay Manners
Introuvables pour les secours, elles descendent en rappel à leurs risques et périls
Les deux femmes se réfugient sur une corniche alors que la neige tombe. Elles se partagent le seul sac de couchage qu’il leur restait, mais sont pétrifiées de froid et trempées :
“J’étais en hypothermie, je tremblais constamment et mon corps manquait d’énergie pour se réchauffer. Ils ont essayé de nous secourir mais les conditions étaient difficiles pour l’entreprise. Mauvais temps, brouillard, haute altitude… Ils n’ont pas pu nous trouver car le front était si vaste. L’hélicoptère est passé à nouveau mais il ne nous a pas vues. Nous étions détruites”.
Fay Manners et Michelle Dvorak décident alors d’agir par instinct de survie plutôt que d’attendre la mort. Le troisième jour, elles tentent le pari de descendre en rappel avec le peu d’équipement qui leur reste, malgré leurs faiblesses physiques.
Crédit photo : Fay Manners
Durant leur descente, elles ont la chance de tomber sur un groupe d’alpinistes français qui avaient entendu parler d’elles à travers les messages radio des services de secours indiens. C’est le soulagement total pour les deux alpinistes qui savourent la fin de leur calvaire.
“J’ai pleuré de soulagement en sachant que nous allions peut-être survivre. Ils nous ont aidé à traverser le glacier abrupt, ce qui aurait été impossible sans notre équipement, crampons et piolets. Nous serions mortes de froid ou aurions tenté de traverser les glaciers sans l’équipement adéquat et aurions glissé à nos risques et périls”
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Les Français partagent leur équipement, leur nourriture et leurs sacs de couchage avant de contacter les secours pour permettre d’évacuer les deux femmes. Saines et sauves, elles sont désormais rentrées chez elles mais elles comptent bien retenter l’ascension du montagne Chaukhamba dans un avenir proche, en compagnie des alpinistes français qui les ont sauvés.