Le patron de cette entreprise française du CAC 40 gagne 1543 fois plus que le salarié moyen

Un rapport publié par l’ONG Oxfam ce mardi 30 avril révèle la différence énorme entre la rémunération des PDG des entreprises du CAC 40 et leurs salariés.

L’écart de richesse entre les plus grandes fortunes et le reste de la population mondiale ne cesse de se creuser. Si vous en doutiez encore, un nouveau rapport de l’ONG Oxfam, publié ce mardi 30 avril, remet un peu d’eau dans le moulin.

En effet, selon ce rapport, les PDG du CAC 40 ont gagné en moyenne 130 fois plus que leurs salariés en 2022. Un chiffre en augmentation par rapport à 2019 où les grands patrons avaient gagné en moyenne 111 fois plus que leurs salariés.

L’ONG indique que les PDG ont atteint des “niveaux stratosphériques” en termes de rémunération. Entre 2019 et 2022, la rémunération des PDG des 40 entreprises les plus importantes à la Bourse de Paris a augmenté de 27% (soit en moyenne plus de 6,6 millions d’euros) alors que le salaire moyen au sein de ces entreprises a augmenté de 9%.

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Avec la publication de ce rapport, Oxfam veut rappeler que “ce sont les salariés qui créent les richesses des entreprises du CAC 40” : “Il est donc inadmissible de voir des PDG gagner 130, 500 ou même presque 1 500 fois plus que leurs salariés”.

Le rapport dénonce également la part plus importante prise par les actionnaires qui, en 2022, ont bénéficié en moyenne de 75% des bénéfices du CAC 40. Oxfam dénonce alors un système à double vitesse qui accroît l’écart entre patrons et salariés. En effet, l’exemple de la France est assez marquant puisque la pauvreté touche désormais 14,5% de la population, soit plus de 9 millions de personnes, et davantage de femmes (25% d’entre elles) que les hommes.

Un “podium de l’indécence”

Dans son rapport, l’Oxfam a dressé un “podium de l’indécence” en ciblant les entreprises du CAC 40 les plus responsables de cette situation d’écart de rémunération. En première place, l’ONG classe la société Téléperformance : “Son PDG Daniel Julien a gagné en 2022 1 543 fois plus que le salaire moyen de l’entreprise”. Ce dirigeant a gagné 19 millions d’euros alors que le salaire annuel moyen dans l’entreprise était de… 13 568 euros.

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En seconde position, le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, a gagné plus de 9 millions d’euros, ce qui représente un écart de 426 fois plus que le salaire annuel moyen au sein de son groupe qui est de 21 925 euros. Enfin, sur la troisième place du podium, on retrouve Carlos Tavares, PDG de Stellantis, qui a gagné 341 fois plus que le salaire moyen annuel de ses salariés : 21 millions d’euros contre 64 000 euros. En 2023, son salaire de 35,6 millions d’euros avait alors créé une polémique à laquelle il avait réagi sans vergogne : “Si vous estimez que ce n’est pas acceptable, faites une loi”.

Globalement, Oxfam dénonce “un manque de régulation des rémunérations des dirigeants” et propose quelques mesures pour mettre fin à ces écarts, notamment en “garantissant un écart maximum de 1 à 20 entre le salaire médian dans l’entreprise et celui du dirigeant”. Par exemple, dans le secteur public où l’État est actionnaire majoritaire et où les dirigeants ne peuvent gagner plus de 450 000 euros bruts par an.

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Ainsi, le rapport appelle à “modifier les critères de rémunération extra-financiers” et à faire des “efforts de réduction des écarts de salaires entre les hommes et les femmes”. En effet, même parmi les PDG du CAC 40, où il n’y a que deux femmes, elles gagnent 2,4 fois moins que les hommes.

Source : Oxfam
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