Selon une étude canadienne publiée ce samedi 12 janvier dans la revue scientifique Current Biology, les hommes seraient bien plus sensibles à la douleur que les femmes. De quoi balayer les préjugés sur la supposée fragilité de la gent féminine.
Et si les femmes étaient bien plus résistantes à la douleur ? C’est le résultat mis en lumière par une étude menée par des chercheurs universitaires canadiens qui ont effectué des tests de douleur sur des souris et des humains.
Les scientifiques ont réuni 41 hommes et 38 femmes âgés de 18 à 40 ans, ainsi que des souris. Ils ont installé les sujets dans un lieu précis (une pièce pour les humains et une cage pour les souris) et leur ont infligé une légère douleur par application de chaleur sur l’avant-bras ou la patte arrière.
Les sujets humains devaient évaluer la douleur sur une échelle de 1 à 100 tandis que l’on se fiait à la rapidité à laquelle les souris s’éloignaient de la source de chaleur pour évaluer la douleur. Après cela, le lendemain, une seconde douleur plus forte a été infligée, avec la pose d’un brassard de tensiomètre aux humains et une injection de vinaigre pour les souris.
Suite à ce second test, les hommes ont attribué une cote plus élevée à la même douleur ressentie la veille, contrairement aux femmes. Chez les souris, les mâles semblaient également ressentir la douleur plus forte que les femelles. Grâce à ces expériences, les scientifiques ont conclu, de façon théorique, que les hommes étaient plus sensibles à la douleur subie.
Cependant, puisqu’il faut nuancer, les hommes sont en réalité plus sensibles face à une douleur qu’ils connaissentcomme l’explique le professeur Jeffrey Mogil, l’un des auteurs de l’étude : « À notre avis, les souris et les hommes anticipaient la pose du brassard ou l’injection du vinaigre, et chez les sujets mâles, ce stress d’anticipation a accru la sensibilité à la douleur ».
Et à ce jeu-là, les femmes et les souris femelles ne semblaient éprouver aucun stress par rapport à leurs douleurs passées. Ainsi, une douleur connue fait plus peur à un homme à une femme ou, en tout cas, le souvenir de cette douleur est plus prégnant dans l’esprit d’un homme que d’une femme.
Selon le professeur Jeffrey Mogil, ces résultats pourraient faire avance la recherche sur les traitements contre la douleur chronique : « Cette étude nous autorise à penser que le souvenir de la douleur peut influer sur les sensations douloureuses. L’exploration de ce phénomène pourrait nous donner des indications utiles ».
Ces résultats peuvent expliquer, par exemple, le courage des femmes à traverser un second accouchement malgré la douleur inimaginable que cela procure la première fois.