Après avoir, en novembre dernier, reconnu que la promesse de campagne d’Emmanuel Macron, et la sienne, de réduire la consommation d’électricité nucléaire à 50% d’ici 2025 (soit la réduire de 25% par rapport à notre consommation actuelle) était intenable, Nicolas Hulot, une fois encore, s’éloigne de ce qu’il avait avancé.
Le Ministre de la Transition Écologique a en effet quelque peu dévié de son Plan Climat, qui avait pour but de stopper l'importation d'huile de palme en France, en autorisant Total à importer 300 000 tonnes d’huile de palme par an pour sa bioraffinerie de La Mède, censée ouvrir dans quelques semaines.
Une décision qui ne semble pas la plus appropriée pour protéger l’environnement, la production d’huile de palme étant une importante cause de déforestation, notamment en Malaisie et à Bornéo.
Message au ministre @N_Hulot : il est inadmissible que la France ouvre grand les vannes de l'#HuileDePalme à @Total. Le biodiesel de la Mède aura un impact catastrophique sur le climat et les forêts. #BourdinDirect https://t.co/5UzCWwjIAv pic.twitter.com/QOYG5zik5h
— Greenpeace France (@greenpeacefr) 16 mai 2018
L’ONG Greenpeace comptait sur Nicolas Hulot pour mettre un frein à la consommation d’huile de palme de Total dans le cadre de l’ouverture prochaine de sa bioraffinerie à La Mède, dans les Bouches-du-Rhône. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la douche a dû être froide, puisque le Ministre de la Transition Écologique a autorisé Total à utiliser 300 000 tonnes d’huile de palme au maximum par an avec sa bioraffinerie, contre les 550 000 tonnes qui auraient dû être initialement importées, selon les estimations.
COMMUNIQUÉ Raffinerie de la Mède : @N_Hulot encadre l’utilisation d’huile de palme de la bioraffinerie
— Écologique Solidaire (@Min_Ecologie) 16 mai 2018
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M. Hulot, qui avait demandé à Total de réduire « au maximum » l’importation d’huile de palme pour sa production de biocarburant, s’est défendu en expliquant mercredi 16 mai sur le plateau de BFMTV que l’« on ne peut pas avoir tout du jour au lendemain », que la réduction de l’utilisation de l’huile ne peut qu’être progressive. La majorité de l’huile de palme importée provient d’Indonésie et de Malaisie, où une véritable déforestation est en train de faire des ravages, au nom de l’approvisionnement mondial en huile de palme.
Arnaud Rousseau, le président de la Fédération des producteurs d'oléagineux et de protéagineux, s’insurge dans La Tribune. Au lieu d’utiliser de l’huile de colza issue de l’agriculture française pour produire du biocarburant, on laisse Total importer en France de l’huile de palme provenant de Malaisie et d’Indonésie :
« Pour les producteurs de colza français, c'est une perte de marché très importante, et que ce soit validé par le ministre d'État et fait par la première entreprise française, ça m'étonnerait que les agriculteurs restent comme ça sans réagir ».
L’Obs y voit une manière de « faire plaisir à Total, à l’Indonésie, et à la Malaisie », et notamment de maintenir les relations commerciales entre la France et ces pays qui ont déjà menacé de ne plus acheter d’avions de guerre à l’héxagone s’il décidait d’entraver le commerce de l’huile de palme, ne serait-ce que par le biais d’une taxe.