Voilà une nouvelle qui devrait ravir les lève-tard : selon une équipe de chercheurs du « Stress Research Institute » de l'Université de Stockholm (Suède), les grasses matinées nous font du bien et permettent de compenser le déficit de sommeil accumulé au cours de la semaine.
« Le sommeil du week-end est un sommeil de rattrapage », avancent les auteurs de cette étude suédoise publiée le 22 mai dernier. Ainsi, si vous n'avez pas votre quota d'heures de sommeil la semaine, vous pourrez toujours rééquilibrer la balance le week-end.
Pour en arriver à ces conclusions, les scientifiques ont analysé les données collectées lors d'une étude sur le mode de vie menée auprès de plus de 43 000 personnes pendant 13 ans. Ils ont ensuite cherché des liens entre leurs habitudes de sommeil et leur mortalité. Les sujets de moins de 65 ans qui dormaient peu (moins de cinq heures par nuit) les week-ends augmentaient leur risque de mort prématurée de 65 %, tandis qu'aucun impact sur l'espérance de vie n'était observé chez celles qui dormaient plus de 6 heures par nuit.
Les individus qui dorment quelques heures à peine du lundi au vendredi, mais font de grosses nuits les samedis et dimanches, ont ainsi une espérance de vie égale à ceux qui ont un sommeil équilibré et régulier.
Écouter son corps
Ce constat est toutefois à nuancer. D'autres études montrent en effet que les grasse matinées peuvent avoir un impact négatif sur la santé. Selon les travaux menés par l’université d’Arizona et publiés en juin 2017, dormir davantage pendant les jours de repos ferait croître le risque de développer des problèmes cardiaques. Chaque heure de sommeil supplémentaire pendant les jours de repos augmente ainsi de 11 % le risque de développer des maladies cardiovasculaires. Cette habitude, que certains scientifiques qualifient de « jet lag social », causerait un décalage de l'horloge biologique, qui impacterait également l'humeur.
Quant au fait de pouvoir rattraper les heures de sommeil perdues, certains experts sont sceptiques. « Vous ne pouvez pas accumuler un manque de sommeil, comme une dette. Et vous dire ensuite : je vais rattraper ce sommeil, comme vous vous direz je vais rembourser cette dette », explique le spécialiste du sommeil Matthew Walker à la radio américaine NPR. « Si je devais vous priver de sommeil toute une nuit, et la nuit suivante, je vous obligeais à récupérer tout le sommeil manqué, en vérité vous ne récupérerez jamais tout que vous avez perdu », ajoute-t-il.
Alors, comment s'y retrouver parmi toutes ces informations contraires ? Le mieux est encore d'écouter son corps, par exemple en ne résistant pas à l'envie de se coucher ou de piquer un somme si elle vous prend, et de privilégier un rythme de sommeil régulier. Il reste par ailleurs recommandé de dormir au moins 7 heures par nuit.