Un jeune couple originaire de Saône-et-Loire a récemment fait face à la perte terrible de ses trois filles à la naissance. En plus de ce deuil insondable, les parents éplorés ont dû gérer des demandes particulièrement maladroites de la part de la Caisse primaire d'assurance maladie qui exige le remboursement d'un trop-perçu de 845 euros.
Mégane et Pierrick, dont les trois petites filles mortes à la naissance, à qui la CPAM réclame 845,25 euros: à un jour près, la maman n'avait pas le droit aux indemnisations «maternité». @lejsl, le Journal de Saône-et-Loire. La revue de presse @franceinter https://t.co/ozpWnJv4TR pic.twitter.com/l5hSVwVOxw
— claude askolovitch (@askolovitchC) 17 octobre 2018
Une situation extrêmement délicate. Après une grossesse difficile de vingt et une semaines et six jours, Mégane Baltes accouche de triplées, mortes nées en décembre 2017. La jeune femme de 22 ans et son compagnon, Pierrick Stryczek, perdent ainsi leurs trois filles, dont il avait déjà choisi les prénoms, rapporte le Journal de Saône-et-Loire mercredi 17 octobre.
Un mois plus tard, les parents endeuillés ont la mauvaise surprise de recevoir un courrier abrupt de la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM), qui demande au couple de Châlonnais de rembourser un « trop plein perçu » de 845 euros et 25 centimes.
La réglementation de l'organisme veut qu’après 22 semaines de grossesse, une mère de famille perçoive des indemnités journalières. Mégane Baltes avait commencé à toucher cette allocation par anticipation à partir de sa 17e semaine de grossesse multiple, quand elle a entamé son congé maternité. Or, la jeune femme a accouché au bout de 21 semaines et six jours… La Sécurité sociale a donc requalifié son congé maternité en arrêt maladie - d'où la demande de remboursement -, niant ainsi l'existence des nourrissons.
« Une injustice totale »
Une application froide et brutale des règles administratives en vigueur dont la vingtenaire ne se remet pas. « Selon eux, j’ai accouché un jour trop tôt. Je considère ça comme une injustice totale », s'insurge-t-elle auprès du quotidien local. La jeune femme regrette l'absence de dimension humaine, d'autant plus dans une situation aussi particulière et pesante, qui envenime un peu plus cette épreuve déjà insoutenable.
Celle-ci a lancé des démarches pour faire recours à cette requête. Une demande qui a été rejetée. Mégane saisit alors le tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass). Et tandis que l'audience devait se tenir le 11 octobre, elle a été repoussée et pourrait finalement ne pas avoir lieu.
La médiatisation de l'affaire semble en effet avoir fait évoluer la situation en faveur du couple. « La directrice adjointe de la caisse d’assurance-maladie m’a appelée hier soir [mardi 16 octobre] et s’est excusée en personne au nom de la direction », confie Mégane, ajoutant que la CPAM a reconnu une « maladresse ». Une médiation a été proposée à la jeune femme, qui espère que cela va aboutir afin d'éviter de finir au tribunal.