Un iceberg d'une taille à peine imaginable s'est détaché à l’est de l’Antarctique mais pas de quoi s’affoler selon les spécialistes, lesquels expliquent que ce phénomène n’a rien à voir avec le réchauffement climatique.
Vue du ciel, l’image est impressionnante ! Un gigantesque iceberg, s’est récemment détaché en Antarctique, comme le montrent des images prises conjointement par deux satellites, européen et américain. Ce monstre de glace, grand comme 15 fois Paris (1 582 km2), selon le « programme européen de surveillance de la Terre » Copernicus.
What 315 billion tons of ice breaking off of Antarctica looks like. Bigger than greater London, the 1,636km2 D28 iceberg is the largest to calve from the Amery shelf in half a century. Via @StefLhermitte @Pierre_Markuse @CopernicusEU https://t.co/brX9THMG1y pic.twitter.com/tHGvXp9ARi
— Alec Luhn (@ASLuhn) October 1, 2019
Baptisé D28 par les scientifiques qui observent son évolution, celui-ci fait environ 210 mètres d’épaisseur et contient 314 milliards de tonnes de glace, si l’on en croit les estimations faites par la glaciologue américaine Helen Amanda Fricker.
The new D28 Iceberg (five times the area of Malta or ~1582km²) just calved away from Amery ice shelf #Antarctica
— Copernicus EU (@CopernicusEU) September 30, 2019
Before (20/09) and after (25/09) #Sentinel1 captures processed by @StefLhermitte pic.twitter.com/4uN3Ce6E9D
« Il est important d’éviter la confusion (…) ce n’est pas dû au changement climatique »
Des chiffres colossaux qui témoignent de l’ampleur de l’événement. Pourtant, et contrairement aux apparences, il n’y a rien d’anormal et le phénomène correspond en réalité au cycle habituel des barrières de glace, qui sont le prolongement de la calotte glaciaire sur l’eau.
« Les barrières de glace doivent perdre de la masse car elles sont constamment en train d’en gagner. Elles veulent conserver leur taille », explique ainsi Helen Amanda Fricker, qui officie en tant que professeure au centre d’océanographie à l’université de Californie de San Diego.
Les barrières augmentent leur masse de glace à mesure que la neige tombe sur le continent et les glaciers, lesquels avancent inexorablement vers la mer entraînant à terme ces détachements.
Cette perte de masse est donc somme toute normale dans cette partie-là de l’Antarctique. Une précision importante car, à l’inverse, l’ouest du continent et le Groenland subissent, eux, les effets du réchauffement climatique qui font fondre la calotte chaque jour un peu plus.
« Il est vraiment important d’éviter la confusion pour le grand public, ce n’est pas dû au changement climatique (…) la calotte glaciaire doit perdre de la masse, c’est normal », insiste encore Helen Amanda Fricker.
Et l’intéressée de conclure : « C’est délicat à expliquer car on ne veut pas que les gens croient que le changement climatique n’existe pas. Mais cet événement n’est pas un signe de réchauffement climatique ».
Une fois n’est pas coutume, le réchauffement n’est donc pas en cause ! Les climatosceptiques peuvent dormir tranquille !