La photographe Paola Paredes raconte, à travers sa série de clichés « Until You Change » (jusqu’à ce que tu changes, ndlr), des faits pour le moins incroyables ! De fait, il existerait près de 200 centres en Équateur destinés à soigner des homosexuels, hommes et femmes, et des transsexuels... Ce qui n'est pas sans rappeler ce qui se passe actuellement en Tchétchénie.
Paola a interviewé, pendant six mois, une femme qui a été internée dans une de ces cliniques pendant de longs mois. En plus de cette jeune femme, elle a fait appel à plusieurs autres personnes pour entendre leurs témoignages. Elle-même homosexuelle, elle aurait pu se retrouver à leur place si sa famille n’avait pas accepté son orientation sexuelle. Elle a alors décidé de se mettre à la place de ces femmes enfermées pour y incorporer sa propre vision de ces terribles événements.
Crédit photo : Paola Paredes
Ces images montrent le quotidien de ces femmes. Des clichés forts, même s'il s'agit de mises en scène, réalisées par Paoloa Paredes. Elle arrive à montrer ce que vivent les femmes internées qui sont forcées de se maquiller, de porter des jupes, des talons hauts pour devenir plus féminine, de lire des livres de prière. On y voit la solitude à laquelle elles sont exposées, et ces femmes sont parfois violées par les gardiens… Maquillés derrière des centres de réhabilitation pour alcooliques et drogués, les centres de « déshomosexualisation » sont apparus dans les années 1970. Ils ont considérablement augmenté entre-temps et depuis les années 2000, leur nombre s’est intensifié dans les provinces.
Crédit photo : Paola Paredes
Les personnes se trouvant dans les cliniques sont dans la plupart des cas amenés par leur famille contre leur gré, ce qui permet par la même occasion de les éloigner de leur partenaire. Leurs proches espèrent pour plus de 500 $ (446 €) par mois qu’ils guérissent, changent et deviennent ainsi hétérosexuels… Ce type d'institut est un business très lucratif pour ceux qui les possèdent, avec d’énormes bénéfices. D’après Annie Wilkinson, qui a enquêté en Equateur pendant plusieurs années, a écrit en 2015 : « entre 60-100 % des résidents sont détenus contre leur gré. Presque tous les résidents LGBT dont j’ai recueilli des témoignages ont été enlevés souvent violemment par des membres de leur famille ou de la clinique ».
Crédit photo : Paola Paredes
Les questions que l’on peut se poser c’est : comment se fait-il que de tels centres existent encore aujourd’hui et pourquoi l’Etat ne fait rien pour endiguer ce problème ? Celui-ci est en effet aux abonnés absents, à part quelques promesses concernant des enquêtes et de nouvelles réglementations, mais rien n'a vraiment bougé. En 2011, le ministère de la santé avait promis la fermeture de 30 de ces cliniques, mais selon Lia Burbano, elles ont rouvert sous différents noms par la suite (voir article RNW). La corruption, ainsi que le fait qu’elles appartiennent à des personnes influentes, pose problème et aucune des mesures décidées ne sont prises…
Crédit photo : Paola Paredes
Crédit photo : Paola Paredes
Crédit photo : Paola Paredes
Crédit photo : Paola Paredes
Crédit photo : Paola Paredes
Crédit photo : Paola Paredes
Crédit photo : Paola Paredes
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