Le cancer pourrait bientôt être détecté par simple prise de sang selon une vaste étude menée à Lyon

La médecine ne cesse de se développer et avec elle, l’espoir de millions de personnes malades.

Le cancer bientôt détecté grâce à une simple prise de sang. Crédit Shutterstock 

C’est sans doute un projet révolutionnaire qui pourrait marquer et changer la médecine moderne. Depuis un an, l’Institut de cancérologie des Hospices civils de Lyon (HCL) mène une vaste étude – en collaboration avec la société ECS Progastrin - sur 420 patients afin de pouvoir détecter plus facilement plusieurs types de cancer.

Tout comme le dépistage du cancer de la prostate, les cancers pourraient être détectés par simple prise de sang. Les chercheurs ont en effet découvert qu’un biomarqueur, propre à plusieurs cancers, la progastrine, est présent dans le sang des patients malades.

L’étude, prénommée Oncopro, fait suite aux travaux menés par deux chercheurs montpelliérains, dont Dominique Joubert Floch, qui, en 2008, après leur étude sur le cancer colorectal, avaient établi que la progastrine était aussi présente dans l’organisme de patients atteints d’autres formes de cancer. « Ils ont démontré, à travers des analyses menées sur 1200 patients, que cette protéine est présente à des taux beaucoup plus élevés dans le sang chez les personnes atteintes d’un cancer que sur des sujets sains. Et ce pour onze cancers différents », explique le professeur Benoit You du service oncologie aux HCL et coordonnateur de l’étude.

Changer la façon dont les cancers sont détectés et traités

Mise en place il y a un an à Lyon, l’étude se penche sur 420 patients atteints de seize types de cancer différents (sein, poumon, pancréas, vessie, utérus, mélanome…), afin de confirmer les récentes découvertes. Durant cette étude qui durera huit ans, les patients seront suivis dans les services d’oncologie qui participent à Oncopro. Il s’agira de mesurer le taux de cette protéine tout au long du suivi médical mais aussi d’observer l’utilité du marqueur pour les traitements à suivre « avant et après la chimiothérapie, après la chirurgie, pendant la surveillance », comme l’expliquent les HCL.

Le taux de cette protéine est tout l’enjeu de cette étude. Les résultats obtenus à l’issue de cette dernière pourraient changer la façon dont les cancers sont détectés et traités, permettant aux médecins de juger de l’efficacité d’un traitement et de le modifier si besoin est. « L’enjeu, c’est bien d’avoir un diagnostic plus large et plus précoce pour qu’il ne soit plus jamais trop tard, conforte Benoit You, dépister plus tôt, c’est avoir plus de chance d’être guéri. Et ce, quel que soit le type de cancer », déclare-t-il.

Les résultats des recherches, financées par l’ECS Progastrin à travers le monde, devraient être dévoilés dans un an. « Si notre étude confirme sa valeur et que les autorités de santé donnent leur accord, ce test sanguin, simple à réaliser pourrait être effectué dans les deux ans dans les laboratoires d’analyses médicales », complète Benoit You.

Les résultats définitifs concernant le suivi du traitement devraient quant à eux être dévoilés comme prévu dans huit ans.

Source : 20 minutes
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