Dans le but de dénoncer le viol dans les universités américaines, une étudiante photographe a délivré une série d’images troublantes et explicites.
Cette volonté de dénoncer le viol dans les universités américaines découle d’une affaire qui avait scandalisé les États-Unis l’année dernière. Un jeune étudiant, star de l’équipe de natation de l’université de Stanford, nommé Brock Turner, avait été reconnu coupable du viol d’une jeune femme inconsciente en janvier 2015.
Condamné à six mois de prison ferme, il avait seulement purgé trois mois avant d’être libéré en septembre 2016… Déjà, la condamnation de six mois avait été perçue comme très légère car un coupable de viol peut encourir à quatorze années. Le juge en charge de l’affaire, ancien étudiant athlète de la même université, était d’ailleurs critique pour son manque de partialité. De plus, le père de Brock Turner avait indigné l’Amérique avec une lettre dans laquelle il expliquait que la vie de son fils avait été ruinée pour « vingt minutes d’action ».
« Ça arrive à n'importe quel moment »
Cette affaire avait soulevé le voile sur une pratique assez courante et taboue au sein des universités américaines, notamment dans les fraternités. Aujourd’hui, de plus en plus, la culture du viol est dénoncée de manière plus explicite et c’est tant mieux. Dans ce mouvement, Yana Mazurkevich, une photographe étudiante de l’Université Ithaca (New York), a décidé de mettre sa passion au service d’un message nécessaire.
« Ça arrive sans aucune raison »
« En regardant les photos, vous devenez témoin. Vous pensez à ce que vous pouvez faire pour arrêter ça » confie-t-elle sur sa page Facebook. Sur les photos, elle illustre des scènes de viol qui peuvent arriver n’importe où, à n’importe quel moment, avec n’importe qui (oui même avec son petit copain), à tout le monde et ce sans aucune raison.
« Ça arrive n'importe où »
Sa série de photos est justement intitulée « It Happens » (soit « Ça arrive ! »). On peut y voir l’expression d’impuissance et de désolation sur les visages des femmes qui regardent l’objectif avec tristesse et lassitude, comme si elles étaient habituées à subir en silence la culture du viol.
« Ça arrive avec n'importe qui »
« Ça peut arriver derrière chez moi, dans les buissons, dans les bois, dans une bibliothèque, on ne sait jamais, on ne le voit jamais venir » explique-t-elle. Parmi ses photographies, l’une d’entre elles montre aussi qu’il n’y a pas que les femmes qui peuvent être victimes de viol, cela concerne aussi les hommes.
« Ça arrive à tout le monde »
Troublantes les photos, n’est-ce pas ?