L’affaire des frères Menendez, dévoilée par Netflix, interroge les spectateurs. Une question se pose : si vous avouez un crime à votre thérapeute, celui-ci a-t-il le droit de prévenir la police ou doit-il respecter le secret professionnel ?
“Monstres : L’histoire de Lyle et Erik Menendez” est la nouvelle série populaire en ce moment sur Netflix. Elle retrace l'histoire vraie de deux frères, Lyle et Erik, qui ont tué leurs parents dans leur maison familiale à Beverly Hills, en août 1989. Cette histoire a bouleversé le monde entier puisque ces deux frères auraient tué leurs parents pour se venger d’abus s*xuels répétés pendant des années.
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Diffusée sur Netflix, cette série captive les téléspectateurs, qui se posent de nombreuses questions. En effet, si vous avez suivi l’histoire, vous avez vu qu’en octobre 1989, Erik demande un rendez-vous en urgence à son thérapeute dans le but d’avouer les deux meurtres. Les aveux d’Erik sont enregistrés par le psychiatre mais ce dernier ne respecte pas le secret professionnel en se confiant à sa compagne. Cette dernière décide de tout dévoiler à la police après leur rupture.
La question du secret professionnel
Ce passage de la série a engendré de nombreuses questions chez les spectateurs. Beaucoup se demandent si un thérapeute a le droit de briser le secret professionnel dans le cas où son patient lui avoue un crime. Théoriquement, la thérapie est censée être un endroit où l’on peut parler ouvertement de tout, exprimer ses pensées et ses sentiments sans retenue. De leur côté, les thérapeutes sont soumis au secret professionnel et n’ont pas le droit de divulguer les informations qu’ils entendent pendant la séance. Mais qu’en est-il dans le cadre d’un crime ?
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Selon la loi française, le Code pénal dresse une liste de professionnels soumis au secret médical, dont font partie les thérapeutes et psychiatres. S’ils divulguent les informations de leurs patients, ils risquent un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende, selon l’article 226-13 du Code pénal.
Dénoncer ou non un crime
Cependant, il existe des dérogations qui autorisent les thérapeutes à briser le secret professionnel dans certains cas. Selon l’article 223-6, il est obligatoire de dénoncer un crime s’il est encore temps de prévenir la commission ou d’en limiter les effets.
“Le fait, pour quiconque ayant connaissance d’un crime dont il est encore possible de prévenir ou de limiter les effets, ou dont les auteurs sont suceptibles de commettre de nouveaux crimes qui pourraient être empêchés, de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende”, précise l’article 434-1 du Code pénal.
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Dans les faits, les praticiens peuvent se protéger en prévenant les forces de l’ordre tout en gardant l’identité de leur patient anonyme. Dans ce cas, la police se charge de faire sa propre enquête et réussit généralement à trouver le coupable parmi les patients du professionnel de santé.