Comment définir une sitcom ? D’aucuns diraient que ce type de programme se caractérise par les rires enregistrés que l’on peut entendre en fond dès que le spectateur assiste à un trait d’humour, et pourtant, certaines séries de ce genre n’en utilisent pas.
La sitcom, contraction des termes « situation comedy » (ou « comédie de situation ») est avant tout une série se déroulant dans un décor qui revient extrêmement souvent, par exemple un salon, permettant de réduire les coûts de tournage, et donc de produire un grand nombre d’épisodes tournés en studio.
Si les sitcoms sont pour le moins nombreuses, d’Arrested Development à Seinfeld, en passant par It’s Always Sunny In Philadelphia, Modern Family, ou Scrubs, toutes ne se valent pas.
Dans ce flot ininterrompu de séries comiques, en voici dix qui méritent d’être vues au moins une fois dans votre vie… sans compter celles précédemment citées !
Community
Dès que l’on pense « Community », on pense « paintball ». Si vous connaissez déjà la série, vous savez pertinemment pourquoi. Sinon, c’est que vous avez la chance de pouvoir découvrir ces formidables épisodes, aussi drôles et bardés de références que haletants et bien filmés… Bref, on vous envie !
Démarrée en 2009, et s'étant achevée au terme de six saisons, Community (r)envoie des adultes de tous âges et d’horizons très différents sur les bancs de la fac. Jeff, Abed, Troy, Annie, Shirley, Britta et Pierce forment donc au début du programme un groupe de révision qui va vivre des situations loufoques aux côtés de personnages pour le moins excentriques, à commencer par l’inénarrable Señor Chang, interprété par Ken Jeong, le M. Chow de Very Bad Trip.
Inventive, créative, hilarante, véritable ode à la pop culture et aux plus grands films, Community ose absolument tout, souvent avec brio dans ses trois premières saisons. Ces dernières sont assurément les meilleures, de l’épisode animé en stop motion, image par image, à celui reprenant l’esthétique de vieux jeux vidéo.
Mention spéciale à l’épisode 16 de la saison 2, pur bijou comique sous forme de faux documentaire contenant l’une des scènes les plus drôles de la série grâce à la performance magistrale de Donald Glover, alias Childish Gambino : « J’ai dit à Pierce mille fois que je ne voulais jamais rencontrer Levar en personne… Je voulais juste une photo ! On ne peut pas décevoir une photo ! ».
Heurtée par une quatrième saison sans Dan Harmon, créateur de la série également connu pour Rick et Morty, poussé vers la porte de sortie par la production, et par les départs de Chevy Chase et Donald Glover, respectivement interprètes de Pierce et Troy, Community est tout sauf une série égale de bout en bout. Mais ce que Community fait bien, elle le fait avec maestria.
Une série incontournable et intemporelle pour quiconque aime l’humour un minimum déjanté, et qui puise dans des tas d’œuvres que l’on souhaite alors (re)découvrir pour apprécier encore plus la sitcom. À voir et à revoir : une éternelle source de bonheur.
Malcolm
FOX / 20th Television
C’est LA Série que l’on peut revoir avec toujours autant de plaisir. Que ce soit pour chanter à tue-tête le générique ou pour revoir le phénoménal Bryan Cranston avant Breaking Bad, pour entendre Dewey répéter « moi j’aime pas mes frères, moi j’aime que moi » ou se délecter de la fratrie qui plonge un caddie de golf dans une piscine pour venger leur mère humiliée : toutes les raisons sont bonnes pour se replonger dans Malcolm !
Multirediffusée à la télévision française, la série est particulièrement populaire dans l’hexagone, et cela peut aisément se comprendre. Portée par des comédiens tous dotés d’un potentiel comique hors-norme, dopée par une écriture aux petits oignons, et des personnages aussi variés qu’amusants, Malcolm n’a aucune limite et bénéficie d’une réalisation beaucoup plus soignée, ambitieuse et inspirée qu’un paquet de sitcoms de l’époque.
Avons-nous vraiment besoin de développer davantage ? Il y a au moins un argument en faveur d’un revisionnage intégral immédiat par épisode de la série ! Dans une vie injuste, comme le rappelle le générique, Malcolm n'est que bonheur à l’état brut. Tout simplement.
The Office
The Office, c’est un peu comme Shameless : certains préfèrent la version britannique, d’autres la version américaine.
La version UK a fait de Ricky Gervais et Martin Freeman des stars, la version US a fait de Steve Carell Steve Carell. Nul besoin d’avoir vu dix fois The Office pour connaître le nom de Michael Scott : le personnage est désormais partie intégrante de la culture populaire.
Avec son format de faux documentaire, les zooms abrupts sur les visages de ses personnages pour produire du comique, The Office, c’est une façon inédite pour l’époque de filmer la vie au bureau, et surtout de capturer le malaise. Il suffit de voir le nombre de gifs et de memes provenant de la série que l’on voit passer à longueur de temps pour s'en rendre compte.
Que vous préfériez l’accent britannique ou l’accent américain, vous ne pouvez pas vous tromper : The Office est un classique.
Friends
Warner Bros.
Faut-il encore présenter Friends, sitcom phare des années 90 ?
Devons-nous vraiment expliquer que la série met en scène les vies d’un groupe d’amis à New York sur une période de dix ans ? Que le personnage de Rachel, incarné par Jennifer Aniston, est si iconique qu’il a donné son nom à une coupe de cheveux ? Qu’un nombre de célébrités absolument incroyable gonfle le casting de la série tout au long des dix saisons, comme Brad Pitt, Ben Stiller, ou encore George Clooney ?
Friends est une série légendaire, de celles dont tout le monde a vu au moins un épisode. Et pourquoi ne pas (re)voir l’intégralité de la série ?
How I Met Your Mother
20th Television
« Suit up! ». Sans How I Met Your Mother, le monde n’aurait jamais connu Barney Stinson, campé par Neil Patrick Harris… et tout aurait été sans doute bien plus terne.
Les enseignements du charmeur toujours tiré à quatre épingles, le « bro code », et ses multiples excentricités ne sont pas les seules raisons de suivre les aventures de Ted Mosby et ses comparses.
L’envie de découvrir l’identité de la fameuse mère des enfants de Ted, celle-là même qui est mentionnée dans le titre de la série, a suffi à elle seule à tenir en haleine les fans du programme pendant neuf saisons, entre 2005 et 2014.
Si la conclusion de How I Met Your Mother a pu décevoir, confirmant pour beaucoup que dans les séries au long cours ce n’est pas la destination qui compte mais bien le voyage, les fans ne peuvent que garder des souvenirs émus et nostalgiques de l’odyssée de Ted sur près de dix ans.
The Big Bang Theory
Warner Bros.
Avec douze saisons, 279 épisodes, et un spin-off au compteur, il faut s’accrocher pour engloutir l’intégralité The Big Bang Theory !
Malgré une écriture déclinante et un comique qui s’est progressivement essoufflé, conséquence logique découlant de douze années de diffusion, le succès de la série ne s’est jamais démenti, comme en attestent les nombreux prix glanés au fil des ans.
Des millions et des millions de spectateurs se sont pris d’affection pour Sheldon et ses amis férus de science, et tout autant de personnes ont suivi l’évolution de la relation entre Leonard et Penny. Pour beaucoup, le salon de Leonard et Sheldon est devenu une sorte de résidence secondaire tant il leur est familier.
À ne pas rater si vous êtes en quête d’une sitcom jouant avec les clichés autour de la figure du geek et que la surabondance de rires enregistrés ne vous fait pas peur !
Brooklyn Nine-Nine
Des salons, des salons, encore des salons : les décors de sitcoms ont tendance à se ressembler. Vous avez envie de changement ? Brooklyn Nine-Nine est faite pour vous !
La série de Dan Goor et Michael Schur est on ne peut plus dépaysante puisqu’elle prend essentiellement place dans un commissariat de police.
Ne serait-ce que pour découvrir Andy Samberg en flic, dans le rôle de Jake Peralta, sans parler de ses collègues tous plus perchés les uns que les autres, cette série déjà culte mérite votre attention !
Ma Famille d’abord
Buena Vista Television
À l’instar de Malcolm, Ma Famille d’abord a connu de nombreuses rediffusions en France sur les chaînes du groupe M6, créant un véritable lien nostalgique entre elle et les spectateurs.
Mettant en scène Michael et Janet Kyle, et leurs trois enfants, cette sitcom un poil classique repose essentiellement sur le jeu de son acteur principal Damon Wayans, sur ses mimiques inoubliables, et sa dynamique avec les autres personnages.
Caustique, véritable distributeur de punchlines, il ne manque jamais de railler le manque d’intelligence de son fils, Junior, ni même la forme de son crâne.
Certes, Ma Famille d’abord a pris un petit coup de vieux dans la forme, mais elle reste un bon cru en matière de sitcom, et un choix intéressant pour se replonger dans l’ambiance du début des années 2000.
Parks and Recreation
NBC
Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblait la vie d’employé du département des parcs et loisirs d’une ville moyenne de l’Indiana ? Parks and Recreation, ou Parks and Rec, pour les intimes, répond quand même à cette question en sept saisons !
En dépit de débuts en dents de scie, ce faux documentaire dans la veine de The Office a su gagner ses lettres de noblesse grâce à un style barré et un casting quatre étoiles figurant, entre autres, Aziz Ansari, protagoniste et co-créateur de Master Of None, et Chris Pratt, le Star-Lord des Gardiens de la Galaxie.
Portée sur la politique, la série compte parmi ses invités de véritables personnalités issues de ce milieu à l’instar de Joe Biden, par la suite devenu président des États-Unis !
Dès son générique, Parks and Recreation clame haut et fort son ton décalé, lequel lui a permis de s’imposer comme une référence indéboulonnable de la série humoristique américaine, et d’asseoir une fois pour toutes le talent comique d’Amy Poehler… tout comme la moue caractéristique d’Aubrey Plaza.
« Treat yo self », faites-vous plaisir, et offrez-vous la dose de bonne humeur que vous méritez en dévorant la série !
Ma Sorcière bien-aimée
Sony Pictures Television
Série la plus ancienne de cet article, diffusée à partir de 1964 en noir et blanc, Ma Sorcière bien-aimée est un gros morceau de l’histoire de la télévision.
Elle met en scène la vie conjugale de Samantha et Jean-Pierre (qui ne s’appelle pas exactement Jean-Pierre en version originale, comme vous pouvez l’imaginer), un couple atypique puisqu’elle est une sorcière, et lui un simple mortel, méprisé par sa belle-mère. Cette dernière, nommée Endora, est en effet déçue du choix de sa fille d’avoir choisi comme époux un être dénué de magie.
Un synopsis plus que rafraîchissant pour l’époque puisque les figures féminines de la famille (Endora, Samantha, et sa fille Tabatha, notamment) sont toutes dotées de pouvoirs, contrairement à Jean-Pierre/Darin, beau-fils, mari et père ordinaire souvent tourné en dérision.
Sitcom mythique pourvue d’un générique cultissime, Ma Sorcière bien-aimée vaut le détour ne serait-ce que pour voir en quoi elle a influencé les œuvres qui lui ont succédé, mieux appréhender toutes les références qui y sont faites de-ci de-là… Et surtout se payer un délicieux voyage en arrière dans un monde insouciant semblable à celui dépeint par Quentin Tarantino dans son Once Upon A Time… In Hollywood qui rend grâce à cette époque et à ses programmes télévisés.
Pour plus de sitcoms qui valent le coup d’œil, n’hésitez pas à vous (re)plonger dans les années 90 pour un trip nostalgique !