L’artiste Banksy a une nouvelle fois fait mouche avec une œuvre dénonçant la pollution, qu’il a dévoilée ce mercredi.
Pour tous les admirateurs du très mystérieux Banksy, c’est Noël avant l’heure ! Le street artiste britannique, qui a encore défrayé la chronique cette année avec la spectaculaire autodestruction de l’une de ses œuvres, alors qu’elle venait juste d’être cédée aux enchères, a dévoilé sa dernière création.
Le choix de Port Talbot est tout sauf un hasard !
Réalisée à Port Talbot, ville portuaire et industrielle située au sud du Pays de Galles, l’œuvre s’affiche sur le mur en angle d’un garage. Sur une première partie, à droite, elle met en scène un petit garçon qui se tient debout sous la neige à côté de sa luge, bras en croix et visage tourné vers le ciel. Tirant légèrement la langue, on l’imagine avaler les flocons qui tombent, comme chacun de nous l’a fait durant l’enfance.
Mais plus on recule du mur, plus la deuxième partie de l’œuvre se dévoile et ce qui ressemblait à première vue au portrait d’un enfant innocent s’avère en réalité bien plus triste et dramatique.
En effet, sur la partie gauche est représentée une benne à ordures d’où s’échappent des flammes, qui provoquent une fumée noire toxique. Les cendres qui émanent du brasier s’envolant dans les airs avant de retomber de l’autre côté sur l’enfant qui les inhale.
Les habitants avaient découvert cette peinture murale au petit matin sans savoir qui en était à l’origine. Amateurs et profanes avaient toutefois une petite idée quant à son auteur. Banksy a finalement levé le mystère sur son compte Instagram, en dévoilant une vidéo de l’œuvre accompagnée d’une légende un brin cynique : « Season's greetings » (« Joyeuses fêtes »)
À peine avait-il révélé en être l’auteur que ses admirateurs ont afflué par centaines devant le garage, dont le propriétaire, Ian Lewis, n'est pas peu fier quoiqu'un peu pris de court : « Je suis un peu débordé en ce moment. Les fans de Banksy souhaitent voir la peinture », a-t-il confié à la BBC, assurant qu’il allait protéger l’œuvre d’éventuels vandales car cette dernière appartient « à tout le monde », selon lui.
Un « dispositif de sécurité » devrait d’ailleurs être fourni par la municipalité. En attendant, des volontaires ont installé des barrières pour ne pas que les passants puissent approcher le mur de trop près.
Si le choix de l’artiste britannique s’est porté sur Port Talbot, c’est tout sauf un hasard. Il s’agit en effet de l’une des villes les plus polluées de Grande-Bretagne. En mai dernier, l’Organisation mondiale de la Santé l’avait même classée au premier rang des communes britannique où la qualité de l’air est la moins bonne.
Ce plaidoyer de Banksy contre la pollution atmosphérique intervient 6 jours après la fin de la COP 24 à Katowice (Pologne), et alors que 4 ONG françaises s’attaquent à l’inaction de l’État français en matière de climat, avec une pétition ayant atteint le million de signatures en moins de 48h.