Le film tant attendu de David Fincher, Mank, débarque le 4 décembre sur Netflix. Il y suit la carrière tumultueuse et destructrice du scénariste Herman Mankiewicz qui a écrit l’histoire de Citizen Kane. Devant la caméra de David Fincher, Gary Oldman, impressionnant dans la peau de Mank.
Gary Oldman dans Mank. Crédit : Netflix.
Voilà six ans que David Fincher n’avait plus tourné pour le cinéma. En 2014, Gone Girl était son dernier film à sortir dans les salles obscures. Depuis, le cinéaste perfectionniste s’est consacré aux séries : House of Cards, Mindhunter et Love, Death and Robots chez son nouveau partenaire Netflix. Le réalisateur a même signé un contrat de quatre ans avec la plateforme américaine de streaming.
Les studios hollywoodiens préférant les films à grand spectacle des blockbusters et autres films de super-héros, il reste donc peu de place pour la production et le financement des autres films. Les réalisateurs trouvent alors refuge chez Netflix qui leur accorde des fonds importants et une liberté totale. C’est d’ailleurs ce que l’on retrouve dans Mank, le nouveau film de Fincher.
L’histoire méconnue de Herman « Mank » Mankiewicz
Mank raconte l’histoire trop méconnue de Herman Mankiewicz, le scénariste de Citizen Kane. Addict et génie incompris, Mankiewicz -qui préfère qu’on l'appelle Mank- est un électron libre dans le Hollywood des années 1930-1940. Un âge d’or dans lequel un jeune réalisateur précoce va faire ses premiers pas : Orson Welles, tout juste âgé de 24 ans à qui l’on vient de confier la direction du film Citizen Kane.
Le film se penche sur cette période durant laquelle Herman Mankiewicz s’attelle au scénario dans une demeure isolée et reculée de Californie. Opposé aux grands studios hollywoodiens et attaché à sa liberté créatrice, Mankiewicz écrit Citizen Kane en s’inspirant de sa propre vie et de ses rencontres dans les studios californiens et de leurs patrons. Herman Mankiewicz s’inspira d’ailleurs du producteur William Randolph Hearst pour composer le personnage de Charles Foster Kane, protagoniste du film.
Ainsi, Mank alterne entre passé et présent de la vie du scénariste, de ses déboires avec l’alcool et Hollywood, lui dont la carrière grimpante reste malgré tout dans l’ombre de Joseph Mankiewicz, son jeune frère qui enchaîne les succès. Mank se battra aussi pour faire apparaître son nom au générique de Citizen Kane au côté de Orson Welles, qui leur vaudront en 1942 l’oscar du meilleur scénario.
Personnage déchu, passé aux oubliettes sans être crédité aux génériques des films auxquels il participe, la vie tumultueuse de Mank est racontée fidèlement jusqu’à sa mort en 1953, dans le film. Un personnage complexe réhabilité par la caméra de Fincher et sous les traits de Gary Oldman.
La performance de Gary Oldman
L’interprète de Churchill et de Sirius Black a eu la lourde tâche d’incarner Herman Mankiewicz. Tourné dans un superbe noir et blanc comme dans les années où se déroule le film, Mank met au centre de son récit le talent d’acteur de Gary Oldman.
Tournant parfois jusqu’à cent prises pour une scène, Gary Oldman est l’acteur parfait pour le rôle. Il est secondé par les performances de Amanda Seyfried (qui interprète Marion Davies), Lily Collins (Rita Alexander), Charles Dance (William Randolph Hearst) et Arliss Howard (Louis B. Mayer, producteur de studio).
D’après les premières critiques, Gary Oldman, impeccable dans le rôle-titre, pourrait concourir à la course aux Oscars, trois ans après son premier sacre. Le film fait en effet partie des favoris pour la prochaine cérémonie, notamment dans les catégories phares que sont : meilleur acteur, meilleur réalisateur, meilleure photographie et meilleur film.
Mank sera disponible partout dans le monde sur Netflix le 4 décembre.