Selon des données récoltées par l’Agence Spatiale Européenne, un trou dans la couche d’ozone s’est formé au-dessus du pôle sud. D’une superficie de 26 millions de kilomètres carrés, il fait trois fois la taille du Brésil et n’a jamais été aussi grand.
En janvier dernier, des experts de l’Organisation Mondiale des Nations-Unies (ONU) ont affirmé que le trou de la couche d’ozone était en train de se reconstituer. Ce trou s’est formé à cause de la pollution d’origine humaine qui a généré des chlorofluorocarbures (CFC). Autrefois, les CFC étaient émis par les appareils électroménagers comme les réfrigérateurs.
En 1987, 195 États ont signé le Protocole de Montréal, un accord ayant pour but de réduire fortement la quantité de CFC dans l’atmosphère afin de résorber le trou dans la couche d’ozone.
Un trou de trois fois la taille du Brésil
Selon des observations faites par le satellite Sentinel 5P de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) le 16 septembre dernier, le trou de la couche d’ozone s’est agrandi ces derniers mois. Il fait actuellement 26 millions de kilomètres carrés, soit trois fois la taille du Brésil et cinquante fois la superficie de la France. ll s’agit du plus gros trou jamais enregistré.
“Le trou d’ozone 2023 a démarré très tôt et s’est rapidement agrandi depuis la mi-août. Il s’agit de l’un des plus grands trous d’ozone jamais enregistrés”, a affirmé Antje Inness, chercheuse au Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme.
Crédit photo : ESA
Le trou de la couche d’ozone connaît des fluctuations et sa taille change au fil du temps. Ce trou se forme au-dessus des régions polaires, soit entre les mois d’août et d’octobre pour le Pôle Sud. À cette période, l’air froid crée des nuages stratosphériques polaires qui viennent appauvrir la quantité d’ozone déjà limitée dans l'atmosphère.
Le trou va se refermer
Si le trou s’est élargi ces derniers mois, les scientifiques supposent que c’est en lien avec l’éruption du volcan Hunga Tonga en 2022. Ce phénomène a relâché plus de 50 millions de tonnes de vapeur d’eau dans la stratosphère et l’eau a atteint le Pôle Sud alors que le trou de la couche d’ozone s’était résorbé.
“La vapeur d’eau pourrait avoir conduit à la formation accrue de nuages stratosphériques polaires, où les CFC peuvent réagir et accélérer l’appauvrissement de la couche d’ozone. La vapeur d’eau peut également contribuer au refroidissement de la stratosphère antarctique, ce qui favorise la formation de ces nuages et donne lieu à un vortex polaire plus robuste”, a déclaré Antje Iness.
Bien que le trou de la couche d’ozone se soit agrandi, l'atmosphère serait toujours en voie de guérison. Selon les scientifiques, la couche d’ozone mondiale devrait retrouver son état normal d’ici 2050 grâce à la diminution des substances atmosphériques nocives. Ce nouveau trou devrait quant à lui se refermer complètement d’ici les prochains mois.