Selon une étude menée par une équipe de chercheurs franco-israélienne en 2017, nous aurions la tête de notre prénom. Pour appuyer leur théorie, les chercheuses ont mis en place un quiz qui associe un prénom à un portrait robot.
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L’étude menée par trois universités, HEC Paris, Université hébraïque de Jérusalem et IDC Herzliya-université Columbia indique que notre visage serait socialement marqué par notre prénom. C’est ce qui permettrait à certaines personnes de pouvoir deviner, au-delà de la chance, le prénom d’un(e) parfait(e) inconnu(e).
Anne-Laure Sellier, chercheuse en psychologie sociale à HEC Paris, confirme pour le site Slate France: « cela signifie que quelqu'un qui vous rencontre dans la rue et qui ne vous a jamais vue auparavant est capable de pressentir, au-delà du facteur chance, [votre prénom] ».
Durant six ans, des tests ont été effectués auprès de participants. Les résultats ont ensuite été publiés dans la revue Journal of Personality and Social Psychology.
Un prénom associé à un visage
Crédit : Journal of Personality and Social Psychology
Dans ce test, les participants devaient deviner à partir d’une photo le prénom d’une personne qui leur était inconnue en choisissant parmi quatre ou cinq propositions. L’étude dévoile qu’entre 20% et 40% des participants étaient parvenus à associer le bon prénom à la photo correspondante.
« Nous avons été bluffés au sein de l'équipe de recherche. Nous nous attendions à ce que cela fonctionne pour certains prénoms et pas pour d'autres, mais nous avons en fait trouvé que la grande majorité des visages étudiés ressemblaient à leur prénom. C'est l'ampleur du phénomène qui nous a surpris », reconnaît Anne-Laure Sellier. Le facteur chance était quant à lui compris entre 20% et 25%.
La marque sociale de notre prénom est imprimée sur notre visage
Crédit : Journal of Personality and Social Psychology
Cette faculté à deviner le prénom d’une personne inconnue s’expliquerait par la marque sociale de notre prénom sur notre visage. Selon les chercheurs, chaque personne, en fonction du prénom qu’elle porte, agirait inconsciemment pour coller à un stéréotype lié à son prénom. Ainsi, une Julie se comportera différemment d’une Marion, et un Julien différemment d’un Nicolas.
L’étude va plus loin puisque, selon les stéréotypes liés à un prénom, des portraits-robots propres à un prénom ont été générés par un outil informatique. « C'est comme si je mettais un brouillard dessus [sur les portraits générés, ndlr], et les points de brouillard changent. Selon les points de brouillard, le même visage apparaît comme un autre. Je vais ensuite générer 300 × 2 fois ces visages. Et pour chaque paire, je vous demande : “De ces deux visages, laquelle de ces personnes ressemble le plus à [tel prénom] ?” », précise la chercheuse.
Encore une fois, les participants sont parvenus à déterminer le prénom qu’ils pensaient correspondre le plus à un type de personnalité.
Crédit : Journal of Personality and Social Psychology