Un nouveau dispositif étonnant est actuellement testé dans certaines écoles strasbourgeoises, afin d'améliorer l'occupation des espaces.
Cela fait maintenant plusieurs semaines que certains établissements scolaires de Strasbourg (Bas-Rhin) ont adopté une mesure un peu particulière, en imposant le port d'un drôle de gilet aux élèves, lorsque ces derniers partent en récréation.
À première vue, cette tenue vestimentaire - qui ressemble à une brassière - n'a rien d'original, à ceci près qu'elle est munie d'un... GPS. Oui, vous avez bien lu ! Ces gilets sont en effet connectés afin de géolocaliser chacun des déplacements des enfants, scolarisés en primaire.
Le but étant d'œuvrer pour un partage équitable de la cour de récréation entre garçons et filles.
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Les élèves portent des GPS dans la cour de récréation
On doit cette initiative à la mairie écologiste de Strasbourg qui souhaite récolter des données cruciales pour réaménager, à l'avenir, les différents espaces des établissements et les rendre ainsi plus égalitaires.
L'école élémentaire la Musau, située dans le quartier de Neudorf, fait partie de ces groupes scolaires participant au projet. Et celui-ci est d'ores et déjà riche d'enseignements. Ainsi, grâce à ces gilets GPS, on sait par exemple que le partage des extérieurs dans l'établissement est loin d'être équitable, puisque 20% des garçons utilisent... 80% de la cour de récréation.
« Il y a des endroits, des fois, c'est occupé que par des garçons parce qu'ils veulent jouer au foot et ils ne laissent pas les filles », explique un élève de CP, interrogé par la chaîne BFM TV.
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Cette prédominance de la présence des garçons peut s'avérer problématique pour les filles, car elles finissent par s'interdire d'aller à certains endroits. C'est en tout cas ce qu'affirme Jean-Charles Guimard, chef de projet en charge de la transformation des cours d'école, à la ville de Strasbourg,
« Il y a des habitudes qui se créent très tôt, on a des groupes de gars qui prennent la place dans la cour et les filles vont très vite conscientiser le fait qu'elles sont reléguées en périphérie et d'éviter certains espaces » (Jean-Charles Guimard)
Les données recueillies ont par ailleurs permis de repenser certains espaces et ne pas reproduire ainsi les erreurs du passé. C'est notamment le cas des cours de récréations rectangulaires dont certaines ont été abandonnées pour laisser place à des espaces moins carrés et davantage végétalisés.
« Ça a donné lieu à des espaces qui ne sont pas rectangulaires comme beaucoup de terrains de sport, donc c'est une belle perspective. Il y aussi des jardins partagés, potagers ou pédagogiques » (Christine Lambert-Mochel, directrice de l'école de la Musau)
Grâce à cette initiative, la ville de Strasbourg espère que 65% de ses écoles seront plus végétalisées et plus égalitaires, d'ici à 2026.