« Je salue la lucidité de monsieur » : un homme, accusé de violences conjugales, fait une demande insolite au juge

C'est l'histoire insolite du jour. Un homme, jugé pour violences conjugales, a tout fait pour aller en prison, contre l'avis de son avocat. 

Quel que soit le degré de gravité de leurs délits, toutes les personnes jugées souhaitent à tout prix éviter la prison. Et rares sont celles qui acceptent leur sort en demandant à être enfermées derrière des barreaux. 

Et pourtant, certaines font parfois preuve d'une rare lucidité.

Les employés du tribunal de Nîmes (Gard) peuvent en témoigner après avoir assisté à un drôle de procès, durant lequel l'accusé a fait des pieds et des mains pour qu'on le condamne à de la prison ferme, allant même jusqu'à contredire son avocat.

Image d'illustration. Crédit photo : Istock

Devant le tribunal, l'accusé explique au juge qu'il doit absolument aller en... prison

La scène, quelque peu cocasse, s'est déroulée ce mercredi 16 août à l'occasion d'une comparution immédiate, au Palais de justice de la cité nîmoise.

Un certain Anthony, 31 ans, y était jugé pour violences conjugales sous l'emprise de la cocaïne, après avoir frappé (à coups de pied et de poing) puis mordu sa compagne, le 6 mai dernier. Une agression qui a valu à cette dernière une ITT (Interruption temporaire de travail) de deux jours.

Multirécidiviste (il compte déjà plusieurs condamnations sur son casier judiciaire), l'accusé, qui ne reconnaissait que la morsure, a été invité par la cour à s'expliquer sur les faits qui lui étaient reprochés. Et sa défense a surpris tout le monde puisque l'intéressé a demandé au juge de l'envoyer en maison d'arrêt, en expliquant qu'il s'y sentait bien.

« Je salue la lucidité de monsieur de vouloir aller en prison. Son vœu pourrait être exaucé », s'est alors exclamé le procureur, non sans une certaine ironie, comme le rapportent nos confrères d'ObjectifGard. Soucieux d'offrir à l'accusé ce qu'il désirait, celui-ci a alors requis à son encontre deux ans d'emprisonnement, dont un avec sursis. Mais l'avocat du prévenu a tenté de réduire cette peine en arguant du fait que les torts étaient partagés et que la compagne de son client avait exercé sur lui une « violence psychologique ».

« Je ne suis pas d’accord avec mon avocat ! Je mérite mon année de prison. La prison, ça se passe très bien. Je suis très satisfait d’être en prison », a alors surenchéri l'accusé, sous les yeux médusés de son avocat.

Image d'illustration. Crédit photo : Istock

Le tribunal a finalement accédé à sa requête en le condamnant à 30 mois de prison, dont 12 avec sursis, soit 18 mois ferme. 

Tout est donc bien qui finit « bien » !


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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.