Une récente étude serait en mesure d’expliquer pourquoi certaines personnes ont des acouphènes. Grâce aux résultats effectués par les scientifiques, il est désormais possible d’expliquer la présence de bourdonnements dans les oreilles.
Des bourdonnements ou des bruits persistants dans les oreilles ? Si ces symptômes vous parlent, vous avez peut-être des acouphènes. Ces maux dérangeants touchent 1 personne sur 4 en France, soit 16 millions de Français, d’après un sondage Ipsos mené en 2014.
Malgré tout, les médecins ne sont toujours pas en mesure d’en détecter la cause, d’autant plus si les tests d'audition sont normaux. Cependant, une étude publiée le 30 novembre dans la revue scientifique Scientific Reports vient peut-être de lever le voile sur ce mystère.
D’après les résultats de l’étude menée par le professeur français qui exerce à Boston, Stéphane F. Maison, également l’un des principaux auteurs, les acouphènes auraient pour origine la perte d’un nerf auditif. « D’après notre étude, les acouphènes peuvent être déclenchés par une perte du nerf auditif, y compris chez les personnes ayant une audition normale », précise le chercheur.
La lésion d’un nerf auditif à l’origine des acouphènes
Les acouphènes seraient déclenchés par une perte du nerf auditif. Ainsi, le cerveau agirait en compensant et en augmentant l’activité des neurones impliqués dans la perception du son. Se faisant, cela crée des bruits fantômes responsables des acouphènes.
Par ailleurs, le scientifique et son équipe précisent que les lésions des fibres spécifiques du nerf auditif qui donnent lieu à ces acouphènes et autres bourdonnements ne sont pas détectées par les tests auditifs standards.
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Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont recruté 201 personnes qui ont déclaré qu’elles n’avaient jamais eu d’acouphènes de leur vie pour la plupart, tandis que 64 d’entre elles en avaient déjà souffert. Mais leur point commun réside dans le fait que durant les tests d’audition, tous ont eu une « audition normale ».
Ensuite, lorsque les scientifiques ont mesuré l’activité du nerf auditif et du tronc cérébral après une série de clics, ils ont remarqué que les acouphènes étaient bel et bien liés à des lésions du nerf auditif. Dans le même temps, une hyperactivité cérébrale était enregistrée chez ces mêmes participants.
Pour conclure, Stéphane F. Maison et son équipe alertent sur les répercussions des acouphènes chez les patients. Cela peut entraîner un manque de sommeil, de l’anxiété ou encore une dépression.