Il paraîtrait que tous les humains avalent involontairement 8 araignées dans leur sommeil, chaque année. Légende ou réalité ? Éléments de réponse.
Vous avez déjà très certainement entendu quelqu'un de votre entourage vous affirmer que l'on avalait au moins 8 araignées dans notre sommeil, chaque année (ou au cours d'une vie, c'est selon).
Cette affirmation, que certains rabâchent sans arrêt pour se moquer des arachnophobes, ou pour les rassurer, est bien connue, mais faut-il y croire ? Il est vrai qu'à force de la répéter, cette théorie a fini par s'imprimer dans l'inconscient collectif, à tel point qu'on ne la remet quasiment jamais en doute quand quelqu'un la ressort dans une discussion. Et pourtant, qu'est-ce qui nous permet d'affirmer sa véracité ?
S'agit-il d'une réalité statistique ou simplement d'une légende urbaine ?
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Chaque année, nous avalons 8 araignées dans notre sommeil. Vrai ou faux ?
Si vous êtes horrifiés à la simple évocation de cette affirmation, vous serez ravis d'apprendre qu'elle est fausse. Du moins hautement improbable et surtout invérifiable.
Si un tel cas de figure peut bien sûr arriver quand vous dormez, cela demeure extrêmement rare, pour la simple et bonne raison que les araignées, qui demeurent des prédatrices, ne s'en prennent pratiquement jamais à des espèces plus imposantes qu'elles. Comme on a coutume de le dire, « ce n’est pas la petite bête qui va manger la grosse. ». Il est donc inimaginable qu'elles s'approchent de votre tête et de votre bouche. En tout cas, pas volontairement, ce qui réduit considérablement la probabilité de les avaler par accident.
C'est d'ailleurs ce que rappelait, en 2017, Dave Clarke, spécialiste des araignées au zoo de Londres, dans une interview accordée à nos confrères britanniques de la BBC.
« La plupart des prédateurs ne s’attaquent pas à plus grand qu’eux, car ils savent qu’ils ne s’en sortiraient pas » (Dave Clarke)
De plus, les araignées sont des créatures extrêmement sensibles aux vibrations. Il parait donc inconcevable qu'elles puissent se faufiler sur notre tête lorsque nous dormons, notamment à cause de notre respiration ou de nos ronflements par exemple. En résumé, les araignées ont tendance à nous fuir comme la peste quand nous sommes en plein sommeil. C'est en substance ce qu'expliquait Rod Crawford, conservateur en arachnologie pour un musée de Seattle, dans un article datant de 2014.
« Les vibrations ont une part importante dans l’univers sensoriel des araignées. Une araignée n’approcherait pas volontairement une personne endormie » (Rod Crawford)
Enfin, dernier détail qui vient tordre le cou à cette légende urbaine : tout le monde ne dort pas la bouche ouverte. Alors forcément, cela réduit considérablement les chances de voir des araignées prendre d'assaut votre gosier.
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Mais alors d'où vient cette légende urbaine tenace ? Qui l'a propagée ?
Selon la BBC, c’est une chroniqueuse suédoise du nom de Lisa Holst qui en serait à l'origine. Cette dernière aurait ainsi relayé cette « fake news », dans un article datant de 1993, en citant une obscure étude des années 1950. En réalité, Lisa Holst avait écrit ce papier (aujourd'hui introuvable) en y colportant de fausses anecdotes et autres histoires inventées de toute pièce, afin de... dénoncer la crédulité de certains lecteurs, qui croient tout ce qu'on leur dit, sans prendre la peine de vérifier.
Force est de constater que cela a très bien fonctionné pour les araignées.
Alors, rassurés ?
