Deux institutrices suspendues de leur poste depuis 6 mois après la fuite de messages privés

En août dernier, deux institutrices ont été suspendues parce qu’elles avaient échangé des « propos graves » contre la directrice de leur école, dans une conversation privée. Depuis, elles sont en conflit avec l’Inspection académique et sont toujours en arrêt de travail.

Alors qu’elles préparaient la rentrée des classes, deux institutrices de l’école de Saint-Martin-de-Fontenay ont été suspendues, le 30 août 2022. La veille de la rentrée scolaire, les deux enseignantes de CE2 et CM1/CM2 ont appris qu’elles ne retourneraient pas dans leurs classes.

La raison ? Les deux femmes auraient tenu des « propos graves » envers la directrice de leur école. Ces propos ont été exprimés dans une conversation privée entre les deux institutrices, via une messagerie électronique.

Crédit photo : iStock

Malheureusement pour les enseignantes, des captures d’écran de leur conversation sont parvenues jusqu’à la Direction académique des services de l’Éducation nationale du Calvados.

« L’Éducation nationale nous a fourni des tablettes numériques, en septembre 2021, mais sans formation ni mode d’emploiAfin de nous familiariser avec ce nouveau matériel, certains d’entre nous ont entré leur identifiants personnels et sans le savoir, y ont transféré des données personnelles, ont expliqué les enseignantes. Nous sommes amies, on discutait de tout, y compris de futures réunions. On a pu qualifier notre directrice d’autoritaire, mais toujours dans le respect de sa personne. »

L’administration serait tombée sur cette conversation privée en juin 2022, en voulant effacer les données personnelles des tablettes.

Les enseignantes sont toujours suspendues

Au départ, la suspension devait être provisoire, afin de laisser le temps à l’Inspection académique de décider d’une éventuelle sanction disciplinaire. Mi-octobre, les enseignantes ont appris qu’aucune sanction n’avait été prise contre elles. Cependant, elles n’ont toujours pas retrouvé leurs postes.

« On nous a bien rappelé que notre dossier professionnel était irréprochable, mais on nous a proposé… d’être remplaçantes sur nos propres postes ! C’est très dur psychologiquement. Surtout qu’on ne sait toujours pas précisément ce qu’on nous reproche », ont-elles déclaré.

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En conflit avec l’Inspection académique, les institutrices sont toujours en arrêt de travail. Elles ont déposé plainte auprès du procureur de la République pour « atteinte au secret des correspondances ».

« On ne peut pas laisser tomber, ont-elles affirmé. Quand un enfant n’est pas d’accord, on ne l’exclut pas pour autant. Nous pensions que c’étaient les valeurs de l’Éducation nationale… On ne comprend pas pourquoi il n’y a eu aucune médiation. L’Inspection s’est basée sur une seule version. »

Par la suite, les deux femmes envisagent également de saisir le tribunal administratif afin de contester leur suspension.

Source : Actu
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Au sujet de l'auteur :

Arrivée tout droit de l’université, Lisa a fait ses premiers pas dans la rédaction web à Demotivateur. Armée de ses mots, elle aspire avant tout à partager des informations pour sensibiliser aux sujets qui lui tiennent à cœur, comme les enjeux environnementaux et la cause animale. En plus de son goût pour la musique, la gastronomie et le cinéma, Lisa a un petit plaisir caché pour l’astrologie.