C’est une grande nouvelle pour les défenseurs des animaux. En effet, le magazine ELLE, mondialement connu, a fait savoir que la fourrure animale allait disparaître de toutes ses éditions et plateformes. Ce mouvement significatif s’inscrit dans une tendance croissante dans le secteur de luxe.
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Au premier abord, on pourrait croire qu’il s’agit d’une évolution courante pour de nombreux magazines. Pourtant, dans les faits, ELLE est la première grande publication traitant de la mode à franchir le pas.
De plus, le célèbre média a décidé de faire les choses en grand puisqu’il va interdire la fourrure non seulement dans son contenu éditorial, mais également concernant les produits mis en avant dans ses encarts publicitaires.
« La présence de fourrure dans nos pages et sur nos supports numériques n’est plus en phase avec nos valeurs, ni avec celles de nos lecteurs. Il est temps que ELLE se prononce en rejetant la cruauté envers les animaux pour promouvoir une industrie de la mode plus humaine » a déclaré Valeria Bessolo Llopiz, vice-présidente et directrice internationale de la publication, lors d’une conférence organisée par le site d’information The Business of Fashion, à Chipping Norton, en Angleterre.
Avec 45 éditions et 55 plateformes numériques à travers le monde, le magazine ELLE, propriété du groupe français Lagardère, est vu par 33 millions de lecteurs et 100 millions de visiteurs par mois. Sa direction s’est engagée à exclure la fourrure de tous ses supports d’ici à peine plus d’un an.
Si treize versions appliquent déjà cette nouvelle règle visant à protéger les animaux, 20 devraient la mettre en place dès le 1er janvier et les autres devront suivre au plus tard début 2023.
Vous l’aurez compris, du côté des médias de mode, cette action radicale constitue une première. En revanche, du côté des marques, cela fait déjà plus années que le mouvement est lancé. En effet, sous la pression ambiante, de nombreuses maisons de luxe ont progressivement laissé tomber la fourrure.
C’est par exemple le cas de Burberry, Vivienne Westwood, Gucci, Versace, Alexander McQueen, Prada, Jean-Paul Gaultier, Saint Laurent ou encore Balenciaga.
La matière polémique est également bannie des podiums dans plusieurs villes à l’instar Oslo, Amsterdam, Melbourne ou Helsinki (qui elle a aussi interdit le cuir). Les plus prestigieuses Fashion Weeks, qui se tiennent à Paris, New York et Milan, laissent le choix aux designers.
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Les défenseurs des animaux félicitent la mode
Aux quatre coins de la planète, les opposants à l’utilisation et à la commercialisation de la fourrure animale se font de plus nombreux et bruyants. En France, un sondage récent réalisé par l’institut IFOP à la demande de la Fondation 30 millions d’amis, a montré que 9 Français sur 10 étaient d’accord avec cette opinion.
Plus que jamais, les mentalités changent et interdire la fourrure est donc une idée qui a fait son chemin. Un constat dont peuvent se réjouir les associations de protection des animaux.
D’ailleurs, suite à la déclaration publique de Valeria Bessolo Llopiz, plusieurs d’entre elles ont communiqué afin de partager leur satisfaction. Elisa Allen, directrice de PETA UK, a déclaré : « la promotion de la fourrure appartient aux vieux numéros de magazines de mode d’antan. Nous félicitons ELLE pour son évolution et les principales publications actuelles dont British Vogue, InStyle USA, Cosmopolitan UK et le tout nouveau Vogue Scandinavia pour avoir exclu la fourrure de leur contenu éditorial, et nous n’avons aucun doute qu’elles élargiront cette mesure à la publicité. »
Dans le même temps, PJ Smith, responsable de la mode du département américain de l’ONG Human Society International, a fait savoir qu’il espérait que « d’autres magazines de mode suivent son exemple ».
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Évidemment, ce n’est pas vraiment le même son de cloche du côté de l’industrie de la fourrure. Et pour cause, il semble irrémédiable que les différents fabricants vont voir leurs productions largement chuter voire complètement disparaître dans les prochaines années.
Pour tenter de sauver ce qui peut encore l’être, certains acteurs du secteur choisissent de défendre leur position. Il y a quelques semaines, en novembre, la Fédération française des métiers de la fourrure s’est fendue d’une lettre ouverture à l’attention du magazine Vogue France.
Dans cette dernière, l’organisation dénonce la substitution de ce produit naturel par des peaux synthétiques faites de produits nocifs pour l’environnement. Elle juge notamment qu’il est absurde de « créer des vêtements en synthétiques considérés comme eco-friendly parce que réalisés à partir de matières soigneusement sélectionnées de fourrure acrylique et modacrylique. »
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