Les 6 femmes au Panthéon, qui sont-elles ?

Scientifiques, politiciens, écrivains, résistants, religieux, avocats, artistes, etc., 80 personnalités reposent au Panthéon, au cœur de Paris.

1. Sophie Berthelot

Le Panthéon de France Crédit : zefart

Sophie Berthelot est la première femme au Panthéon. Elle est considérée comme l’inconnue du Panthéon. Sophie B. est en fait l’épouse de Marcellin Berthelot, un homme politique et chimiste.

Sophie B. et son époux décèdent le même jour. Armand Fallières, le président de l’époque, a accepté que Marcellin Berthelot repose auprès de sa femme.

Le fait que Sophie B. soit inhumée dans le Panthéon n’a aucun lien avec son cursus ou parcours professionnel. Lorsqu’elle est morte en 1907, son époux, Marcellin Berthelot, est décédé à son tour. À noter que ce chimiste dispose de plus de 1 000 brevets scientifiques. Grâce à lui, son épouse a donc été panthéonisée.

La famille a accepté de laisser Marcellin B. reposer au Panthéon à une seule condition. Sa femme Sofie B. devait être à côté de lui. Aristide Briand, un Premier ministre français, a insisté pour que Sophie repose auprès de son mari. Il disait : «Elle avait toutes les qualités rares qui permettent à une femme belle, gracieuse, douce, aimable et cultivée, d’être associée aux préoccupations, aux rêves et aux travaux d’un homme de génie ».

Marcellin B. a reçu le Grand-croix de la Légion d’honneur. Il est à la fois professeur au Collège de France, essayiste, historien et chimiste. Il est né le 25octobre 1827 à Paris. Voici une partie de son cursus :

  • 1873 : il devient membre de l’Académie des Sciences.
  • 1876 : il est l’inspecteur général auprès de l’enseignement supérieur.
  • 1881 : il est élu sénateur.
  • 1886 : il est nommé ministre de l’Instruction publique au sein du cabinet Goblet.
  • 1889 : il est nommé ministre des Affaires étrangères et secrétaire perpétuel auprès de l’Académie des Sciences.
  • 1900 : il remplace Joseph Bertrand à l’Académie.
  • 1963 : il intègre l’Académie de médecine.
  • 1965 : le professeur de chimie organique a obtenu le Lauréat de l’Académie des Sciences.

2. Marie Curie : une entrée tardive au Panthéon

Marie Curie dans son laboratoire à Paris Crédit : pinterest

Marie Curie est un génie, car elle est la seule femme à avoir remporté deux prix Nobel dans le monde. En 1895, elle épouse un physicien : Pierre Curie. En 1903, cette femme scientifique française reçoit son premier prix Nobel de physique avec son époux. En 1911, elle en obtient une deuxième, mais en chimie.

Elle est morte en 1934. Toutefois, son entrée au Panthéon a eu lieu quelques décennies plus tard. En 1995, elle est devenue la première femme à entrer dans ce monument, grâce à ses mérites. Cet événement s’est déroulé sous le mandat de François Mitterrand, le président français de l’époque. Simone Veil a fait un plaidoyer pour que la physicienne obtienne une place au cœur du Panthéon.

Entre 2017 et 2018, une exposition a eu lieu au Panthéon pour célébrer les 150 ans de naissance de la femme scientifique. Au cours de l’événement, le président du Centre des monuments nationaux, Philippe Belaval, disait : « Célébrer la mémoire de Marie Curie, entre les murs du Panthéon, était une évidence. Monument honorant la mémoire collective des Grands Hommes, il est un lieu particulièrement symbolique pour Marie Curie — première femme à y être entrée. À travers elle, ce sont toutes les femmes qui travaillent pour la recherche et pour la science qui doivent se sentir honorées ».

En résumé, voici le parcours de la physicienne :

  • 1867 : Maria Sklodowska est née à Varsovie, en Pologne.
  • 1891 : invitée par sa sœur Bronia, Maria Sklodowska rejoint Paris et s’inscrit à Sorbonne.
  • 1895 : elle devient l’épouse de Pierre Curie.
  • 1898 : Pierre et Marie ont découvert le radium, un élément radioactif.
  • 1906 : Pierre Curie est mort.
  • 1906 : la physicienne devient enseignante à la Sorbonne.
  • 1914 : elle crée le tout premier service radiologique mobile au service des blessés lors de la Première Guerre mondiale.
  • 1914 : elle fonde l’Institut du radium.
  • 1934 : le professeur de physique meurt d’une leucémie.

3. Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz

La photo de Germaine Tillion Crédit : pinterest

François Hollande a fait entrer deux femmes au Panthéon : Germaine Tillion et Geneviève deGaulle-Anthonioz.

Germaine Tillion une résistante de la Seconde Guerre mondiale, a rencontré Geneviève DeGaulle-Anthonioz, une combattante dans un camp de concentration à Ravensbrück.

Ces deux personnalités ont eu leur place au Panthéon en 2015. À noter que Geneviève DeGaulle-Anthonioz est la nièce du général de Gaulle. Elle reste la première femme ayant obtenu le Grand-croix de la Légion d’honneur. Germaine Tillion est la deuxième femme à obtenir ce titre.

À l’âge de 19 ans, Geneviève deGaulle-Anthonioz intègre la Résistance de 1940. Au début, elle agit à Rennes tout en étudiant l’histoire. Elle poursuit ensuite au Musée de l’Homme avant de rejoindre Paris en 1941 pour obtenir sa licence en histoire. En 1943, elle participe à un mouvement, la Défense de la France. Cette résistance regroupe de nombreuses personnalités, fonctionnaires, jeunes diplômés, etc. Geneviève est arrêtée le 20juillet 1943 et emprisonnée à Fresnes. Le 30janvier 1944, elle est déportée dans le centre Ravensbrück, un camp de concentration. Elle y rencontre son amie de guerre Germaine Tillion.

Germaine Tillion a vécu entre 1907 à 2008. Cette ethnologue et résistante est née à Allègre. Elle est sortante de l’Institut d’Ethnologie. Lors de la Seconde Guerre mondiale, elle devient le chef d’évasion de prisonniers, une entité créée par le colonel Hauet, le groupe du Musée de l’Homme. Ensuite, elle rejoint le réseau Gloria qui a pour fonction de rassembler des informations militaires pour les Britanniques. Elle se fait arrêter après le démantèlement de cette organisation. L’intervention d’un certain diplomate Folke Bernadotte, un Suédois, lui permet de se faire soigner en Suède. Après sa libération, elle rassemble l’histoire du camp de concentration de Ravensbrück. Grâce à son héroïsme, elle remporte le prix Pulitzer en 1947.

4. Simone Veil

Simone Veil, une grande femme au Panthéon Crédit : AFP / Joël Saget

L’entrée de Simone Veil dans le Panthéon a lieu en 2018. Elle est une ancienne déportée juive. Elle est également connue pour avoir milité et porté la législation concernant l’IVG et les droits des femmes en 1974. À l’époque, elle était ministre.

Pour faire suite à la demande de nombreux Français, Emmanuel Macron a décidé de faire inhumer Simone Veil dans le Panthéon. En effet, elle figure parmi les grandes femmes du pays et de l’Union européenne. La plupart de ses combats se sont focalisés sur :

  • Les droits des femmes.
  • La construction européenne. En 1979, elle est devenue la première femme qui occupait le poste de présidente du Parlement.
  • La mémoire de la déportation.

À l’âge de 16 ans, Simone Veil se fait arrêter à Nice lors d’un contrôle de rue. Elle est ensuite déportée en Allemagne dans le camp de Drancy. Avec l’une de ses sœurs et sa mère, elle quitte Drancy pour rejoindre Auschwitz-Birkenau par le biais du convoi n°71. Ayant plus de 18 ans, elle évite l’extermination effectuée par le camp adverse.

En 1945, elle retourne en France et se marie avec Antoine Veil le 26octobre 1946. En 1956, elle remporte le concours de la magistrature et devient une haute fonctionnaire au cœur de l’administration pénitentiaire. En 1970, elle est nommée secrétaire générale au sein du Conseil Supérieur de la Magistrature.

Sous le gouvernement de Jacques Chirac et de Raymond Barre, elle dirige le ministère de la Santé.

Simone Veil est montée en tête de liste UDF en 1979. Elle est élue présidente du Parlement européen jusqu’en 1982. Avant sa nomination à la tête du ministère d’État des Affaires sociales (gouvernement Édouard Balladur de 1993-1995), elle reste députée européenne. Elle termine sa carrière au Conseil constitutionnel de 1998 à 2007. Le restant de sa vie, elle s’engage dans de nombreuses causes :

  • 2000 – 2007 : présidente de la « Fondation pour la mémoire de Shoah ».
  • 2008 : elle intègre l’Académie française.
  • 2009 : elle reçoit le Grand Officier de la Légion d’honneur.

5. Joséphine Baker

Photo de Joséphine Baker sur la façade du Panthéon Crédit : Olivier DJIANN

Joséphine Baker est née aux États-Unis, plus précisément à Saint-Louis, en 1906. Son nom de naissance est Freda Joséphine McDonald. Elle porte de nombreuses casquettes : chanteuse, actrice, danseuse, résistante française d’origine américaine et meneuse de revues.

En 1925, Joséphine Baker commence ses activités à Paris et devient une vedette grâce à la Revue Nègre. Ce spectacle est lancé au théâtre des Champs-Élysées. L’interprétation de la pièce « J’ai deux amours » la rend célèbre pendant la période d’entre-deux-guerres.

Joséphine Baker se marie avec Jean Lion, un homme d’affaires. En 1937, elle obtient une nationalité française.

Cette meneuse de revues est une militante de la Seconde Guerre mondiale. Elle a soutenu la résistance française. En 1946, elle est médaillée de la Résistance française. Le 19août 1961, elle obtient le chevalier de la Légion d’honneur ainsi que la Croix de guerre.

Cette grande dame a adopté 12 enfants. Elle s’est installée en Dordogne, mais s’est éteinte le 12avril 1975 dans la capitale française, Paris.

En 2021, une pétition réclame l’entrée au Panthéon de Joséphine B. Intitulée « Osez Joséphine », elle rassemble 37 000 signatures. Le 30 novembre 2021, l’icône est panthéonisée.


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