Depuis plusieurs années, ce phénomène a pris de l’essor, que cela soit en France ou aux États-Unis. Pourquoi est-il de plus en plus répandu chez les jeunes ?
Ils sont de plus en plus nombreux, ceux que l’on appelle les enfants boomerangs, ces jeunes adultes qui retournent vivre chez leurs parents. D’après le dernier rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement, les adultes de plus de 25 ans non-étudiants qui retournent au domicile familial sont passés de 282 000 à 338 000 entre 2002 et 2013.
Un constat qui s’explique par plusieurs causes : la précarité de l’emploi, les difficultés à trouver un logement, une orientation dans les études ou une séparation amoureuse. Peu importe la raison, le retour chez les parents est souvent vécu comme un échec, voire une honte, pour beaucoup de jeunes dans ce cas.
« J’étais entre deux tournages et j’avais beaucoup de travail. Je n’ai pas eu le temps de chercher un autre appartement et je me suis dit que ce serait la solution la plus simple », explique par exemple Marthe (le prénom a été changé, ndlr) pour Le Monde.
Des chiffres qui explosent en Europe et en Amérique
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Qui dit retour chez les parents dit aussi nouvelle contrainte en perspective : celle de devoir cohabiter avec des personnes dont les habitudes sont différentes. Le jeune adulte perd alors son indépendance et doit retrouver une manière de vivre ensemble.
La situation de l’enfant boomerang peut être délicate pour les familles, pourtant elle est en hausse à peu près partout dans le monde. En Grande-Bretagne, 26% des adultes âgés de 25 à 34 ans sont retournés vivre chez leurs parents depuis 1996, d’après un article de The Independent. En Espagne, ils sont 55% des 25-29 ans, tandis que ce chiffre explose en Italie. Le pays transalpin détient le record européen d’enfants boomerangs avec 60% de jeunes adultes qui vivent encore au domicile familial.
Au Canada et aux États-Unis, la situation n’est pas meilleure. Selon le Pew Research Center, 20% des 25-34 ans et 40% des 18-24 ans habitent encore chez leurs parents. La raison s’explique notamment par les prêts étudiants, toujours plus chers outre-Atlantique.
Au vu de ces chiffres, le phénomène des enfants boomerangs a de fortes chances de perdurer.