Top 20 des expressions québécoises

Les Québécois sont connus pour leurs expressions colorées. Pour bien comprendre et rire avec vos amis du Québec, voici un lexique des expressions québécoises.

 Parler à travers son chapeau

Paysage en hiver avec des sapins en arrière-plan / Crédit photo : AlainAudet

Les Québécois utilisent souvent des expressions à la fois colorées et drôles. Ces expressions québécoises ne sont pas faciles à comprendre sans une petite explication. Voici un petit guide des expressions québécoises pour vous aider à mieux comprendre les conversations. Commençons par l’expression québécoise « parler à travers son chapeau ». Cette expression est une traduction de l’expression anglaise « to talk through one’s hat ». Elle est utilisée pour dire qu’une personne parle sans savoir de quoi elle parle. De nombreuses expressions québécoises viennent de l’anglais comme « tomber en amour », qui vient de « fall in love ».

Attache ta tuque avec d’la broche

Une rivière coule entre les couches de neige / Crédit photo : AlainAudet

Pour comprendre cette expression québécoise, il faut décrypter les termes qui la composent. « Tuque » signifie « bonnet d’hiver » au Québec, « broche » signifie « fil de fer » dans le langage populaire. Cette expression est utilisée pour mettre en garde une personne de ce qui va se passer. Elle peut avoir une connotation positive ou négative. Elle peut se traduire par « prépare-toi, ça va décoiffer ». Si quelqu’un vous met en garde avec cette expression, il faut vous préparer à faire face à quelque chose d’assez difficile ou mouvementé.  

Tire-toi une bûche

Une bûche posée sur plusieurs bûches / Crédit photo : jerome-skra

À une époque, les Québécois n’avaient pas beaucoup de meubles à la maison. Des bûches étaient alors utilisées en guise de chaises. L’expression « tire-toi une bûche » est une invitation à s’asseoir. Dans la langue française, elle serait synonyme de « prends une chaise et assieds-toi ». Toutefois, « tire-toi une bûche » n’invite pas uniquement à s’asseoir. Il s'agit aussi d'une façon d’inviter à discuter.

Cogner des clous

Image d’un marteau et d’une noix cassée  / Crédit photo : stevepb

Voici une expression imagée qui ne peut être comprise si elle n’est pas expliquée. Au Canada, elle est utilisée pour désigner une personne qui somnole en position assise. « Cogner des clous » fait allusion aux mouvements de la tête d’une personne qui somnole. Les mouvements de la tête sont comparés à ceux d’un marteau qui vient cogner contre les clous. Si une personne vous dit qu’elle a passé la journée à cogner des clous devant son ordinateur, elle voulait simplement dire qu’elle luttait contre le sommeil toute la journée.   

Se faire passer un sapin

Une forêt de pins / Crédit photo : oyso

L’équivalent en français de l’expression « se faire passer un sapin » est « se faire rouler dans la farine » ou « se faire avoir ». Cette expression tire son origine du sapin baumier qui est utilisé comme sapin de Noël. Les ébénistes ne lui trouvent aucun intérêt, car les planches de sapin baumier craquent lorsqu’elles sèchent contrairement à celles du pin ou de l’épinette. À une certaine époque, les Anglais venaient acheter du bois de construction aux Canadiens français. Ces derniers livraient du sapin baumier à la place du bois de qualité. Cette expression tire ainsi son origine de cette supercherie contre les Anglais et elle est passée dans le langage populaire

Se calmer le pompon

Un homme énervé / Crédit photo : Engin_Akyurt

« Se calmer le pompon » signifie tout simplement « se calmer ». Cette expression est utilisée pour calmer une personne énervée, paniquée ou trop enthousiaste. Exemple : « Calme-toi le pompon, le match n’est pas encore terminé ».

Tirer la couverte de son bord

Un livre et une couverture sur un lit / Crédit photo : Pexels

L’expression «  tirer la couverte de son bord » signifie prendre tous les bénéfices d’une situation pour soi aux dépens d’autrui. Au Québec, le terme « couverte » signifie « couverture » dans le langage populaire tandis que « bord » signifie « côté ». Si une personne se plaint en disant que son coéquipier tire la couverte de son bord, elle veut dire que son coéquipier veut tout garder pour lui.

C’est tiguidou

Photo d’une ville du Québec / Crédit photo : Aurusdorus

Vous entendrez très souvent le terme « tiguidou » si vous passez du temps avec les Canadiens français. Il est utilisé dans les phrases pour dire « d’accord ». Exemple, si vous donnez rendez-vous à quelqu’un et qu’il vous répond « Tiguidou ! », cela signifie que « c’est OK », « ça marche ». Autre exemple avec un vocabulaire propre au Québec, « je peux chauffer ton char ? », « tiguidou ! ». Dans cet exemple, la première personne demande à l’autre si elle peut utiliser sa voiture, « char » signifie « voiture » au Québec, et le verbe « chauffer » signifie « conduire ». La deuxième personne répond par tiguidou pour dire que c’est OK. « Chauffer le char » est l’usage courant pour dire « conduire une voiture » au Québec.

J’ai mon voyage

Un homme marchant dans la rue avec une valise / Crédit photo : TheDigitalWay

Voici une expression qui pourrait induire en erreur. En effet, « avoir son voyage » n’a rien à voir avec le sens de voyage. Cette expression signifie « en avoir marre », « en avoir plein son sac ». Au Canada, le terme voyage désigne également le chargement d’un camion-benne qui fait des allers-retours pour livrer ses chargements. Avoir son voyage signifie que la benne est pleine. Cette expression peut être utilisée dans différents contextes, pour avertir quelqu’un et pour dire « ras le bol ».

Il tombe des peaux de lièvre

Un lièvre dans la neige / Crédit photo : swampcat1943

Les Canadiens aiment utiliser des métaphores pour parler de la météo. L’expression « il tombe des peaux de lièvre » est utilisée lorsqu’il neige en hiver. Elle est utilisée lorsqu’il tombe de gros flocons de neige. Cette phrase fait référence à la couleur blanche du pelage du lièvre. Si vous comptez vous installer à Montréal ou dans d’autres villes du Québec, vous entendrez souvent cette expression en hiver, lors des tempêtes de neige, une situation qui peut dérouter les premières fois.

Manger ses bas

Chaussettes colorées tasse de café et livre / Crédit photo : FotoRieth

« Manger ses bas » signifie « se retenir ». Cette expression est utilisée pour parler d’une frustration. Une personne mange ses bas pour éviter de regretter après. Elle retient sa colère pour ne pas faire de geste ou dire des choses qu’elle pourrait regretter. Cette expression est utilisée pour désigner une situation frustrante ou encore un sentiment de panique.

Péter de la broue

Paysage enneigé avec une maison traditionnelle en arrière-plan / Crédit photo : AlainAudet

Voilà une autre expression à connaître « péter de la broue ». Le terme féminin « broue » désigne une sorte de mousse ou encore de la bière. « Péter de la broue » est utilisé pour désigner un frimeur qui veut s’imposer en impressionnant les autres durant une conversation, un collègue de travail qui veut prendre le dessus sur les autres. Le synonyme en français peut être « péter plus haut que son cul ». Faites donc attention si un Québécois vous dit que vous pétez de la broue.

Refouler au lavage

Linge blanc séchant au soleil / Crédit photo : wilhei 

Vous venez d’arriver à Montréal et votre colocataire vous dit que votre pull a refoulé au lavage ? Rassurez-vous, la situation n’est pas très grave. Il veut tout simplement vous dire que votre linge a rétréci durant le lavage, rien à voir avec le fait de se faire repousser. Sachez également que le terme « machine à laver » n’est pas utilisé au Québec, il est remplacé par le mot « laveuse ».    

Donner son 4%

Paysage enneigé soleil couchant / Crédit photo : AlainAudet

Cette expression est utilisée dans le cadre du travail. Elle signifie « congédier quelqu’un » ou « licencier quelqu’un ». Le chiffre 4% fait référence au montant de l’indemnité que va recevoir l’employé lors de son licenciement. En effet, il recevra 4% de son salaire annuel. Cette expression est ainsi utilisée dans le monde professionnel pour dire qu’une personne se fait licencier.

Passer la nuit sur la corde à linge

Corde à linge avec pinces en bois / Crédit photo : RyanMcGuire

Comme vous devez vous en douter, cette expression n’a rien à voir avec le linge ou la lessive. Elle est utilisée pour dire qu’une personne n’a pas dormi de la nuit, qu’il a eu un sommeil agité. L’expression fait référence aux traits d’une personne qui n’a pas dormi de la nuit comparés aux plis des vêtements qui ont passé la nuit dehors sur la corde à linge.   

Lâche

Une femme dans son lit  / Crédit photo : Victoria_Borodinova

Dans la langue française, le mot « lâche » désigne quelqu’un qui manque de courage. Au Québec, l’adjectif « lâche » sert à décrire une personne paresseuse, une personne qui n’aime pas vraiment le travail.

Niaise pas avec la puck

Crosse de hockey et rondelle sur la glace / Crédit photo : soerli 

Le terme féminin « puck » désigne la « rondelle » au hockey. Un joueur qui niaise avec la puck est un joueur qui prend trop de temps pour prendre une décision. L’expression est passée dans le langage courant, « niaise avec la puck » signifie « perdre son temps ».   

Se payer la traite

Plusieurs vaches sur une vaste prairie / Crédit photo : 1708409

Au Moyen-Âge, la traite est le moyen utilisé pour définir une dette commerciale. Le premier sens de « se payer la traite » est ainsi « s’offrir une chose sans avoir à payer immédiatement » avec un sous-entendu « dépenser sans compter ». L’expression est passée dans le langage courant et signifie « s’offrir des folies » ou « s’offrir des gâteries ».

C’est de valeur

Des touristes marchant dans une ruelle / Crédit photo : breaktime

En France, on dit « c’est dommage », au Québec, on dit « c’est de valeur ». Cette expression sert à désigner quelque chose de fâcheux ou de désolant. Exemple : C’est de valeur que le restaurant soit fermé !

S’enfarger dans les fleurs du tapis

Une plume bleue sur une moquette / Crédit photo : Pezibear

Cette expression est un exemple des expressions québécoises imagées, « S’enfarger dans les fleurs du tapis » signifie « se compliquer la vie pour rien » en se prenant la tête avec des choses insignifiantes. Le verbe « s’enfarger » signifie « se prendre les pieds dans quelque chose ». Au sens figuré,  ce terme permet de dire « s’empêtrer dans des difficultés ». 


VOIR TOUS LES COMMENTAIRES

author-avatar

Au sujet de l'auteur :

Journaliste