En Gironde, un ancien employé d’Enedis fait face à la justice après avoir trafiqué 374 compteurs Linky. Il se faisait notamment payer par des clients afin de poser une dérivation permettant de réduire la facture d’électricité de 80%.
La magouille a duré plusieurs années et a coûté très cher à Enedis qui fait face à la “plus importante affaire de fraude aux compteurs Linky” jusqu’ici, selon le parquet de Bordeaux. Ce dernier devra juger la responsabilité d’un ancien technicien de l’entreprise, âgé de 59 ans, pour son implication dans une fraude à l’ampleur assez folle compte tenu qu’elle soit du fait d’un seul homme.
En septembre 2024, Enedis a donné l’alerte après avoir constaté d’innombrables chutes anormales de consommation d'électricité dans des foyers du département de la Gironde. Une enquête a alors été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie d’Arcachon, qui est parvenue à identifier le suspect mis en cause.
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Ils ont notamment découvert que le technicien opérait, contre une rémunération conséquente, une altération du compteur Linky d’un particulier ou d’une entreprise. Cette dérivation permettait alors au client d’économiser 80 à 90% de la consommation électrique détectée par le compteur.
Presque 300 000 euros de revenus frauduleux
L’enquête a également démontré que certains clients avaient procédé à cette opération eux-mêmes. De son côté, le technicien percevait une somme de 800 euros pour ce service frauduleux. Au total, ce sont 374 opérations entre le mois de juin 2023 et le mois de septembre 2024.
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Les enquêteurs ont estimé que le produit de l’infraction était évalué à 1 176 772 euros de pertes pour Enedis, tandis que l’ancien technicien aurait cumulé 299 200 euros. Placé en garde à vue le 12 février dernier, il a reconnu le principe de sa responsabilité et de sa rémunération à hauteur de 800 euros pour chaque opération.
Les investigations financières ont permis de saisir 72 184,12 euros sur des comptes et une assurance-vie, un véhicule de marque BMW série 6, une maison d’habitation valorisée à 730 000 euros, un appartement valorisé à 90 000 euros et un camping-car valorisé à 60 000 euros.
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L’individu, inconnu des services de police et de justice, a été déféré au parquet de Bordeaux le jeudi 13 dernier pour être placé sous contrôle judiciaire. Son procès est prévu le 15 mai 2025.
