Ce trouble sexuel, tant redouté par la gent masculine, toucherait 30 % des hommes

Un tiers des hommes souffrirait d'un trouble sexuel dont ils ont honte. Précisions.

En matière de sexe, s'il y a bien un sujet tabou chez les hommes, c'est l'éjaculation précoce (ou prématurée).

Tant redouté par ces Messieurs, ce trouble peut empoisonner le quotidien de nombreuses personnes, au point de leur donner des complexes dévastateurs. Un sentiment de honte qui peut parfois entraîner de sérieux blocages et, dans certains cas extrêmes, conduire des hommes à tirer un trait sur leur sexualité.

Un homme, souffrant d'éjaculation précoce, n'arrive pas à dormirCrédit photo : iStock

30 % des hommes seraient insatisfaits de la durée de leur rapport sexuel

Contrairement à certaines idées reçues, le fait de jouir prématurément pendant l'acte sexuel n'est pas une rareté. S'il n'existe pas de réels chiffres quant à ce trouble, on estime néanmoins qu'environ 30% des hommes seraient insatisfaits de la durée de leur rapport sexuel, à cause d'éjaculations trop rapides.

C'est en tout cas ce qu'affirment nos confrères du Parisien qui ont consacré un article sur le sujet, donnant ainsi la parole à des personnes précoces, mais aussi à des experts.

Le quotidien s'est notamment entretenu avec le chirurgien urologue Éric Huyghe, lequel définit l'éjaculation précoce, en faisant la distinction entre le trouble en lui-même et le ressenti de certains hommes.

« L’éjaculation précoce indique juste qu’elle intervient tôt et celle prématurée signifie que cela arrive plus vite que ce que la personne souhaite. Cette dernière notion est donc un peu plus subjective et c’est la principale plainte des patients. », précise ainsi celui qui exerce au CHU de Toulouse (Haute-Garonne).

Membre éminent de l’Association française d’urologie (AFU), Éric Huygues nous indique par ailleurs quelques chiffres, en rappelant que ces derniers dépendent surtout de la définition que l'on donne à l'éjaculation précoce. 

« Cela dépend de la définition qu’on en donne. Si elle est stricte, de l’ordre d’une minute maximum, cela touche 4 % des hommes. Mais la classification de l’OMS est plus souple et selon ses critères, on estime qu’un homme sur trois est insatisfait de la précocité de son éjaculation. C’est donc un mal-être relativement fréquent. » (Éric Huygues)

Un urologue reçoit un patient souffrant d'éjaculation précoceCrédit photo : iStock

Bien que l'éjaculation ne soit pas toujours synonyme de fin de rapport, elle peut engendrer un réel blocage et une terrible frustration chez certains hommes, lorsqu'elle est précoce. C'est en substance ce que raconte Omar qui s'est confié auprès du Parisien, en se remémorant à quel point les jouissances prématurées avaient gâché les premières années de sa sexualité.

« Quand tu finis au bout de quelques secondes, tu es pétrifié de gêne et de honte et si c’est la première fois avec une fille, t’as juste envie de partir en courant », déplore ainsi l'intéressé, qui a longtemps souffert de ce complexe. 

. « Seul, je n’avais pas trop de problèmes, mais dès que j’étais avec une fille, c’était la catastrophe. Je pouvais jouir dès les préliminaires. Quelques caresses me faisaient partir… Avant même que cela commence, je ne pensais qu’à cela. C’est un cercle vicieux. Cela m’a longtemps gâché la vie. » (Omar)

Fort heureusement, Omar a surmonté ce trouble grâce à l'aide d'un thérapeute, mais aussi et surtout grâce au soutien de sa femme qui a su être à l'écoute de ses angoisses.

« Sans cela, on ne serait plus ensemble. J’ai la chance d’avoir été avec elle, car elle était à l’écoute et attentive à mon problème. Notre relation est beaucoup plus épanouie depuis qu’elle l’est sur le plan sexuel. » (Omar)

Un homme, souffrant d'éjaculation précoce, n'arrive pas à dormirCrédit photo : iStock

Martin, une autre victime de ce trouble, a, lui aussi, vu le bout du tunnel, à force d'en parler avec sa compagne, après des années d'éjaculations incontrôlées qui ont « ruiné » sa vie sexuelle. Après avoir confié ses problèmes à sa copine, il ne s'est « pas senti jugé » et a enfin pu se libérer. « Peu à peu, j’ai gagné en confiance en moi et je peux avoir des relations sexuelles moins contraintes par ce problème », assure ainsi le jeune homme, âgé aujourd'hui d'une trentaine d'années.

« Jusqu’à ce que je rencontre ma copine, je n’ai jamais eu plus de deux rapports sexuels avec la même fille. J’avais des érections très fortes, mais dès que les filles me touchaient ou que je les pénétrais, je jouissais au bout de quelques secondes. Je me mettais une pression énorme, cela tournait à l’obsession.» (Martin)

Et de conclure, en rappelant l'influence désastreuse de la pornographie : « Je pense qu’on est mal élevés par le porno avec l’image de mecs super performants. On est plein à souffrir de ces comparaisons. »


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Au sujet de l'auteur :

Évoluant dans la presse web depuis l’époque où celle-ci n’en était encore qu’à ses balbutiements, Mathieu est un journaliste autodidacte et l’un de nos principaux rédacteurs. Naviguant entre les news généralistes et les contenus plus décalés, sa plume s’efforce d’innover dans la forme sans jamais sacrifier le fond. Au-delà de l’actualité, son travail s’intéresse autant à l’histoire qu’aux questions environnementales et témoigne d’une certaine sensibilité à la cause animale.