D’après un rapport de l’European Health Interview Survey relayé par le Ministère de la Santé, la France présente le taux de dépression le plus élevé d’Europe. Voici ce qu’il faut savoir.
La santé mentale des français.e.s est au plus mal. D’ailleurs, selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), en 2019, près de 6% des Européens souffraient d'un "syndrome dépressif." Des chiffres qui ont été révélés publiquement ce 8 janvier 2025. Et la France fait partie des pays d’Europe qui comptent le taux le plus élevé de dépression.
Crédit : IStock
Selon le rapport, le taux s’élèverait à 11%, soit "la prévalence la plus haute du continent." L’hexagone est talonné par la Suède, avec un taux estimé à "10% de dépression". En clair, ça ne va pas fort en Europe de l’Ouest et du nord.
La dépression en France : une question d'âge ?
L’étude a notamment mis en avant des corrélations en termes d’âge et de dépression. En France, 16% des plus de 70 ans souffriraient de troubles dépressifs. Il s’agit ici du quatrième taux le plus élevé d’Europe. Comme le souligne le rapport, les pays européens les moins touchés sont ceux où les soins accordés aux personnes âgées sont plus nombreux :
“En France, 42% des séniors n’ont pas accès aux soins spécifiques dont ils auraient besoin, comme de la kinésithérapie, où des visites d'infirmiers à domicile”
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Et les séniors ne sont pas les seuls à être touchés par la dépression. La jeune génération, environ 10% d’entre eux, n'est pas épargnée par les troubles dépressifs. En cause notamment ? Le départ du cocon familial :
"En Europe du Nord et en Europe de l'Ouest, on a un départ de la maison qui est beaucoup plus tôt, donc c'est généralement autour de 20 ans. En France, on est plutôt autour de 24 ans. Ce sont des jeunes qui sont plus loin de chez eux, donc ils bénéficient moins de l'entourage familial. Ainsi, ça pourrait peut-être expliquer les taux de dépression élevés qu'on trouve dans les pays du Nord”, a expliqué Lisa Troy, chargée d’études à la DREES.
Parmi les autres facteurs qui augmenteraient les taux de dépression chez les jeunes âgés de 15-24 ans, on note : le chômage ou encore la déscolarisation. Pour obtenir ces résultats, plus de 300 000 personnes de tout âge et d'Europe, dont 14 000 en France, ont répondu à l’enquête de l’European Health Interview Survey.