Des chercheurs ont décrypté l'onde de la mort dans le cerveau, une première

Des chercheurs ont découvert les mécanismes qui se cachent derrière ce qu’on appelle “onde de la mort” qui sévit dans le cerveau. Un phénomène mystérieux qui survient après une privation d’oxygène.

Connaissiez-vous l’onde de la mort ? Il s’agit d’une onde spécifique qui intervient dans le cerveau lorsque ce dernier se retrouve privé d’oxygène. Ce phénomène révèle une complexité dans la dynamique neuronale entre la vie et la mort.

C’est cette complexité que des scientifiques de l’Institut du Cerveau ont tenté d’explorer dans les méandres de l’activité cérébrale, afin d’ouvrir de nouvelles perspectives pour la compréhension de la mort neuronale et de la réanimation. C’est la première fois que des chercheurs observent l’activité de cette onde, de quoi valoir une publication dans la revue Neurobiology of Disease.

Selon leur étude, le processus est évidemment complexe et dure plusieurs minutes. Il existe même des cas où même lorsque le processus a démarré, ce dernier peut s’interrompre, permettant alors de faire revenir une personne à la vie.

Lorsque votre cerveau est privé d’oxygène, une série de mécanismes électriques se déclenche dans votre cerveau. Cela commence par une réduction drastique de l’activité électrique, plongeant le cortex cérébral dans un silence électrique. Puis, ce silence est soudainement interrompu par une onde de grande amplitude, émanant des couches profondes du cortex, semblable à un sursaut d’activité cérébrale.

Crédit photo : iStock

Affiner notre perception de la mort cérébrale

C’est certainement de cette onde que les personnes décrivent lorsqu’elles ont survécu une expérience de mort imminente, c’est-à-dire un arrêt cardiorespiratoire. L’onde se propage telle une vague à travers le cortex, portant en elle le potentiel d’une interruption totale de l’activité cérébrale.

Cependant, contrairement à ce que son nom peut indiquer, l’onde de la mort ne signifie pas une fin irréversible. Ainsi, si le cerveau est réoxygéné à temps, une “onde de la réanimation” peut lui succéder, marquant le début d’une lente récupération des fonctions cérébrales.

Cette étude révèle donc que la mort neuronale est un processus graduel et potentiellement réversible, plutôt que définitif et irrémédiable. Le rôle crucial des neurones pyramidaux de la couche 5 du néocortex est également mis en avant.

Enfin, cette étude permet de mieux comprendre notre perception de la mort cérébrale. Ainsi, un électroencéphalogramme plat n’est pas forcément synonyme de mort définitive, contrairement à ce que l’on pourrait penser. De quoi permettre de faire évoluer les pratiques de réanimation en cas d’arrêt cardiorespiratoires, notamment pour réduire les risques de séquelles neurologiques et mieux cibler les fonctions cérébrales essentielles à préserver en priorité.

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