Selon une étude, les hommes préhistoriques des premières villes d'Europe ne mangeaient presque pas de viande

Selon une étude publiée dans la revue PNAS, les premiers habitants de grandes agglomérations européennes avaient adopté un régime quasiment entièrement végétarien.

Quand on pense aux hommes préhistoriques, on les imagine comme la première espèce à savoir cultiver du bétail et des plantes. Cependant, nous avons peut-être tort de penser qu’ils mangeaient naturellement plus de viande que de végétaux.

C’est ce qu’une étude, publiée dans la revue PNAS, nous révèle. Dans les premières grandes agglomérations d’Europe, les habitants étaient plutôt tournés vers un régime alimentaire presque exclusivement végétarien.

Une équipe de chercheurs s’est penchée sur le système agricole et économique d’ancien sites, considérés comme “méga-sites”, construits il y a environ 6000 ans par la culture néolithique que l’on appelle Trypillia. Ces sites se retrouvent aujourd’hui en Ukraine, en Moldavie et une bonne partie de la Roumanie.

Crédit photo : Wikipédia

Ces premières grandes villes européennes s’étalaient sur environ 320 hectares et abritaient une population estimée à maximum 15 000 habitants. Pour l’époque, il s’agissait des plus grandes agglomérations du monde d’après les chercheurs.

Si ces premières villes ont pu prospérer, ce serait grâce à un système “extrêmement sophistiqué de gestion de la nourriture et des pâturages”, indique Frank Schlütz, l’un des auteurs de l’étude.

Pour en arriver à cette conclusion, ils ont analysé les isotopes d’azote et de carbone présents dans les restes humains, les os d’animaux et les cultures carbonisées trouvés sur les sites de Trypillia.

Crédit photo : Reconstitution d'une culture Trypillia / Kenny Arne Lang Anthonsen & Jimmy John Antonsen

Par ce biais, ils ont appris énormément de choses sur la manière dont ces habitants élevaient leurs animaux et fertilisaient leurs terres, et notamment quelles exploitations ils en faisaient. Une exploitation certes alimentaire, mais avec un équilibre bien plus porté vers les plantes que les animaux.

Une culture sophistiquée qui a duré 500 ans !

D’après leurs résultats, ces populations préhistoriques auraient adopté une régime essentiellement végétarien, à base de céréales et de légumineuses, notamment des pois. Les produits venant de l’exploitation animale ne représentaient qu’environ 10% de l’apport calorique, soit une très faible proportion. En revanche, le viande aurait joué un rôle central dans la cohésion et la stabilité sociale, en tant qu’aliment principal lors de festins.

Les animaux de pâturage étaient gardés dans des prairies clôturées, produisant du fumier utilisé pour fertiliser intensivement les légumineuses. Une technique considérée comme sophistiquée pour l’époque, permettant à ces populations d’avoir des ressources durables.

Crédit photo : iStock

Enfin, l’étude met en lumière la manière dont ces villes prospères ont disparu, après avoir régné pendant 500 ans ! C’est vers 3000 avant Jésus-Christ qu’elles se sont éclatées, mais les chercheurs n’y voient aucune cause liée à leur système économique. Ils pencheraient plutôt pour des inégalités socio-politiques. Des inégalités qui auraient pu causer des conflits ayant pu entraîner des exils massifs ou… des guerres civiles.

Source : PNAS
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