Longtemps laissée à la charge des femmes, la contraception est aujourd’hui de plus en plus reconnue comme l’affaire de toutes et tous dans le couple. Aussi, de nouvelles méthodes apparaissent en vue de répartir au mieux cette charge mentale entre les hommes et les femmes. La contraception masculine: Quoi? Pourquoi? Comment? Au menu de cet article: vasectomie, slip chauffant et remonte couille toulousain. Ça promet. N’ayez crainte messieurs ca ne mord pas.
La contraception: Homme ou Femme?
Quand on commence à flirter vers le lycée et que nos chères hormones commencent à nous titiller le cerveau de pensée pour le moins libidineuse, une méthode de contraception sur et efficace pointe rapidement le bout de son nez (si j’ose dire). On vous le donne en mille: le fameux préservatif évidemment. Une des méthodes les plus utilisées et reconnu est donc une méthode de contraception dite masculine! Étonnant non? Pourtant, dès que les relations (hétérosexuelles) s’affinent et s’allongent, la charge de cette contraception glisse très vite de l’homme vers la femme, pour finalement ne reposer que sur elle.
Pour preuve, il n’existe que 3 méthodes contraceptives couramment utilisées par les hommes alors qu’il existe plus de 11 méthodes contraceptives pour les femmes! Et parmi ces 3 pauvres pratiques qui se battent en duel, toutes ne sont pas fameuses… Pourtant! De nouvelles méthodes ont fait preuve de leur efficacité notamment la contraception masculine thermique vulgairement appelé remonte couille toulousain. Mais pas de spoils! Avant le plat de résistance, petit tour d’horizon des méthodes plus classiques.
Les méthodes de contraception masculine
- Le préservatif
Bon OK lui, il est safe. Testé et reconnu, son efficacité ne fait plus vraiment débat.
En effet, on utilisait déjà des vessies d’animaux dans la Rome antique par souci de ne pas se transmettre de maladie durant le rapport sexuel mais aussi et surtout en vue de ne pas avoir d’enfants. Les Chinois eux, fabriquaient des préservatifs avec du papier de soie huilé. Les Japonais se servaient du kabutogata, un étui pénien rigide fait d'écailles de tortue, qui servait à la fois de contraceptif et, éventuellement, de prothèse pour les érections défaillantes! Deux en un!
Les Japonaises pouvaient également s'en servir comme godemiché, et se placer des boules de cuivre à clochettes, aussi appelées boule de Geisha dans le vagin. Le tout pouvait alors servir d’accompagnement musical. Depuis on a inventé le préservatif phosphorescent pour jouer au sabre laser avec son pénis. Quelle avancée !
Contraception masculine : les préservatifs ¢Pexels
Durant le XVIIIesiècle et XIXesiècle la méthode évolue peu et reste dans le domaine de la triperie. On utilise alors des boyaux toujours issus d’animaux: Le condom se prépare à partir de baudruche, ou d’intestin de mouton, d'agneau ou autre animal, chèvre, veau… À cette époque les Anglais et Français se rejettent mutuellement l’origine de sa création. Appelée «redingote anglaise» en hexagone, outre-manche nos voisins le surnomment «french letter» ou encore «french baudruche». Ce refus d'assumer l'invention dans les deux pays indiquerait que l'origine du condom se situerait d'abord dans les milieux libertins.
- Le retrait
Pas besoin de vous faire un dessin, le retrait, qui consiste dans les faits à retirer la verge avant l’éjaculation n’est pas franchement conseillé. C’est le moins qu’on puisse dire. «Efficaces» si on peut utiliser le mot, à seulement 78%, environ 22 femmes sur 100 tomberont enceintes dans l’année qui suit avec cette méthode. Pas franchement la meilleure des solutions pour ne pas avoir d'enfants…
La vasectomie une contraception masculine définitive
Aaaah La fameuse vasectomie! Autorisée en France depuis 2001, la vasectomie consiste dans le fait de couper les canaux acheminant le sperme jusqu’aux testicules. « Forcément irréversible, l’opération est forcément proposée, en tout cas en France, avec une cryoconservation du sperme. C’est une obligation légale » explique le docteure Marc Galiano urologue, andrologue et auteur de l’ouvrage « Mon sexe et moi, Manuel pour comprendre et regarder son pénis ».
«Il existe également des méthodes chirurgicales au microscope qui permette de recoudre les canaux référents qui sont donc les fameux canaux qui amènent donc les spermatozoïdes aux canaux éjaculateurs, c’est une méthode complexe et délicate mais qui peut fonctionner.» assure-t-il au micro de Brut.
Contraception masculine thermique
C'est ce qui nous intéresse le plus ici ! À la fin des années 1970, un groupe de militants toulousains tente d’imaginer une contraception masculine en concentrant leurs expériences sur l’impact de la chaleur dans la production de spermatozoïdes. De là naît ainsi le projet de maintenir les testicules dans la poche inguinale située dans le bas de l’abdomen où la température est la même que celle du corps: 37°C.
En effet, les chercheurs se sont rendu compte que la chaleur avait une influence sur la spermatogenèse, c’est-à-dire la production de spermatozoïde. Celle-ci ne peut se faire qu’à une température entre 35 et 36 degrés. Deux degrés supplémentaires, et hop ! Plus de soucis ! Déjà au temps de la Grèce antique, les hommes prenaient de long bain chaud à des fins contraceptives. Il faut toutefois porté le slip environ 15 heures par jour et ce durant trois mois, pour avoir des résultats efficaces. Mais bon quand on pense que le stérilet portée par les femmes est inséré directement dans l’utérus et y reste pour une durée de 3 ans, on peut se dire que finalement c’est pas la mer à boire!
Suite à une étude menée auprès de 50 couples pendant 539 cycles de grossesse, l’indice de Pearl indique notamment une efficacité similaire au stérilet hormonal : une fois la spermatogénèse en pause, le sujet est contracepté.
Comment on l’enfile ?
Après avoir tenté le slip rechargeable ou chauffant de lui-même, les Toulousains inventent un slip équipé d’un trou laissant passer le pénis et le scrotum, conservant les testicules au chaud. Depuis des années, le docteur Roger Mieusset, andrologue au CHU de Toulouse, étudie et travaille sur la contraception masculine. Chaque semaine, il accompagne une dizaine de couples venus de toute la France désireux de tester cette méthode de contraception. «La contraception c’est interrompre sa fertilité par un moyen.» explique Roger Mieusset dans les colonnes de la Dépêche.
« Ce procédé doit être réversible (ce qui n’est pas garanti avec la vasectomie). Pour les hommes, il y a quatre possibilités: le préservatif, le retrait, la contraception hormonale masculine (on apporte de la testostérone par injection intramusculaire, ce qui entraîne un arrêt de production de la testostérone par les testicules, et un arrêt de la fabrication des spermatozoïdes) et la contraception thermique. Cette dernière consiste à déplacer plus près du corps les testicules par une manœuvre simple et non douloureuse (grâce à un sous-vêtement spécialement conçu). La température des testicules augmente de 2°C, ce qui réduit très fortement la spermatogenèse. Aucune de ces deux méthodes n’est remboursée. »
À la question: comment expliquer la demande grandissante de consultation pour la méthode thermique, l’andrologue répond: «Depuis les années 2012-2013, il y a une demande exponentielle. Plusieurs facteurs expliquent cela. D’abord, on est sorti des années Sida durant lesquelles il y a eu un arrêt de toutes les méthodes de contraception masculine nouvelles. Ensuite les nouvelles générations demandent autre chose que le préservatif et le retrait. Il y a aussi une demande de partage de la contraception au sein des couples. Ce qui était avant totalement dévolu aux femmes ne l’est plus autant.»
Soucieux de son travail et de l’impacte de ses recherches sur la société mais aussi et surtout sur le corps de ses patients; Roger Mieusset explique que « Quand vous impactez le testicule, la question à laquelle doit répondre le médecin est: lorsque le moyen contraceptif sera stoppé, est-ce que les cellules qui ont été impactées présentent un risque pour l’enfant à venir? On ne peut pas répéter les mêmes bêtises que l’on a faites en contraception féminine. » Ça fait plaisir à entendre!
Les autres moyens de contraception chez l’homme
Mais revenons-en à la technique en elle-même! Que se passe-t-il une fois la première consultation passée avec l’illustre Docteur Mieusset? Pas de cancer des testicules, pas d’infection, pas de hernie inguinale, nickel! Le patient est prêt pour la contraception. Une fois le rendez-vous passé, la personne doit ensuite effectuer ce que l’on appelle un spermogramme qui analyse l’état de fertilité des spermatozoïdes.
Bon concrètement comment ça se passe ? À vrais dires c’est assez caustique. Grâce à Bobika, auteure d’une bande dessinée qui retrace son parcours jusqu’à la méthode contraceptive masculine, on en apprend un peu plus sur les différentes étapes. En effet, si vous choisissez le prélèvement en hôpital, vous entrez dans une salle verrouillée de l’intérieure ave c: du matériel de prélèvement, parfois des petits films pornographiques de la vieille école et bien sûr un fauteuil pour rester confortable durant votre prélèvement pardon!
Vous pouvez bien sûr choisir de mener à bien l’opération chez vous mais il vous faudra alors remettre votre échantillon de sperme dans les 20 minutes ayant suivi l’éjaculation. S’agirait pas de traîner du coup ! Le spermogramme sert premièrement à analyser le volume de l’éjaculât, la concentration de spermatozoïde présente dans le prélèvement, la mobilité de ceux-ci (leur qualité entre guillemet, s’ils sont en forme et donc bien fertile) et pour finir, leur vitalité. Bobika nous apprend également qu’un individu de sexe masculin ayant une bonne fertilité doit présenter différents critères établis par l’Organisation Mondiale de la Santé. Premièrement: une concentration d’environ 15 millions de spermatozoïdes par ml de sperme. Deuxièmement, une mobilité progressive supérieure à 32% et, pour finir, une vitalité supérieure à 58%. Si tous ces critères sont bien réunis, vous pourrez enfin vous munir de votre merveilleux slip chauffant.
En revanche un certain temps d’adaptation semble nécessaire afin déjà de réussir à l’enfiler, secondement de s’y adapter afin de pouvoir à terme, ne plus le sentir dans la vie de tous les jours. En effet comme l’explique notre auteure de bande dessinée: «malgré une parfaite maîtrise de la théorie, le passage à la pratique n’est pas des plus évident. Se remonter les testicules demande de maîtriser un certain doigté qui ne s’acquiert qu’avec un peu d’expérience». Mais comme toutes choses on s’y fait assez vite mine de rien!
Contraception masculine : l’anneau en silicone
C’est en tout cas ce que nous explique Maxime, infirmier et militant pour la contraception masculine. Dans un long entretien accordé à Konbini, ce dernier explique justement que «si les testicules sont excentrés du corps c’est pour une raison tout simple, c’est qu’ils doivent être à une température inférieure à celle du corps pour produire des spermatozoïdes. Sitôt que les testicules sont plaquées contre le corps, la production va s’arrêter.» Ainsi, dans la même veine que le slip chauffant que l’on peut donc recevoir sous prescription via le CHU de Toulouse, Maxime a inventé un anneau en silicone «biocompatible».
L’idée étant de maintenir ses testicules en «position haute» en faisant passer dans cet anneau la verge et le scrotum. Afin que cette méthode soit efficace il faut donc porter cet anneau 15heures par jour tous les jours, et ce, durant trois mois. Pourquoi trois mois vous demandez vous? «Car les spermatozoïdes qui sortent aujourd’hui sont ceux produits et constitués il y a trois mois dans notre organisme.» Une fois les trois mois passés, Tout comme avec le slip chauffant, on procède alors à un spermogramme afin d’analyser la contenance du sperme.
Il s’agit donc là aussi de voir si, pour une goutte de sperme prélevée si le nombre de spermatozoïde est bien inférieur au seuil contraceptif. C’est une méthode complètement réversible, contrairement à la vasectomie. Il suffit, pour redevenir fertile d’arrêter d’exposer quotidiennement ses testicules à la chaleur de son corps.
La contraception masculine et ses enjeux
Pourquoi tant de réticences alors chez la gent masculine ? Comme l’explique si poétiquement Maxime: «L’idée de se les remonter peut sembler désagréable parce que culturellement ça n’a pas été identifié comme quelque chose qui pouvait avoir une fonction. Cette 'disparition' du testicule est souvent vécue comme une forme d’émasculation.» Il insiste plus loin «culturellement la contraception n’existe pas pour un garçon. On n’a pas nos pères qui nous ont enseigné ça, donc oui c’est quelque chose qui est encore vécu avec des réactions de peur, d’ignorance et de douleur.»
Pour autant Maxime se veut rassurant. Il l’assure lui-même: « à l’usage la première réaction des garçons c’est toujours ‘ah mais en fait ça va, ça me fait pas mal, je me sens bien et en plus je peux toujours faire tous les mouvements que je veux ».
Contraception masculine : un manque d’information
Le docteur Roger Mieusset pointe du doigt également le manque de sensibilisation après des professionnels de santé. Il explique: «Une étude vient d’être faite auprès des gynécologues dans le sud de la France: 95% d’entre eux considèrent qu’ils sont mal formés sur les différentes méthodes de contraception. Ils demandent des formations théorique et pratique. La société d’andrologie de langue française en propose déjà une. On est toujours arrivé à faire changer les choses en faisant des études, en publiant. Et en formant. Enfin, en France, il y a une prise en charge de la santé reproductive dans le sens infécondité, mais quasiment pas de prise en charge de la contraception. Pourtant, ce sont deux faces d’une même pièce…»
Même constat de la part de Florence Roger, jeune généraliste en fonction dans le Tarn et Garonne. En effet, elle explique dans les colonnes de Libération que « la formation à la contraception est limitée dans les études de médecine classique ». Cette dernière a d’ailleurs été à l’origine d’une soirée de sensibilisation à destination des praticiens au sujet des différentes méthodes de contraception thermique à proposer aux patients intéressés.
Les associations de sensibilisation
Pour remédier à ce manque d’informations mais aussi de moyen mis en œuvre pour faire participer les hommes à la contraception, trois associations ont vu le jour dans le but de vulgariser et de faire connaître ces thèmes auprès du grand public. On peut citer premièrement l’ARDECOM (Association pour la recherche et le développement de la contraception masculine). Mais aussi le collectif breton de Thomas Bouloù, qui propose des ateliers d’auto-fabrication de sous-vêtements contraceptifs. Super pour les sorties en familles!
Et enfin l’association GARCON, Groupe basé à Toulouse proposant un accompagnement sur le chemin de la contraception par méthode thermique en lien avec l’éternel professeur Roger Mieusset. Né il y a un maintenant deux ans l’association GARCON est très ancré sur Toulouse mais a aussi vocation à se développer sur tout le territoire. Elle a pour objectif l’expansion et la vulgarisation des différentes méthodes de contraception en particulier masculines existantes. De plus, elle organise entre autres des ateliers couture (une vingtaine à Toulouse en un an) durant lesquels chacun peut venir discuter contraception et fabriquer ses slips contraceptifs. L’association a, entre autre organisé les rencontres nationales de la contraception masculine à Toulouse à l’Espace des diversités et de la laïcité. Au programme: ateliers, débats et conférences entre les associations, collectifs et professionnels de santé qui s’impliquent dans le développement de ces méthodes.
Du côté des planning familial ?
D’autres organisations, dans le sillage de l’association toulousaine ont également vu le jour? Notamment le planning familial de Paris, qui propose des consultations réservées aux hommes deux fois par mois, et celui d’Orléans dans le Loiret, celui-ci avec des rendez-vous dédiés tous les trois mois. Le Planning familial planche de son côté sur un annuaire recensant les praticiens ouverts à la prescription de spermogrammes de suivi, auxquels certains médecins restent réfractaires. Les militants de la contraception masculine préconisent aussi de s'inspirer des pratiques du Royaume-Uni, où «les généralistes sont tenus de présenter toutes les méthodes existantes, et sont formés à la vasectomie», plus avantageuse financièrement qu'en France, détaille Daniel Aptekier-Gielibter, coprésident de l'Association pour la recherche et le développement de la contraception masculine (Ardecom).
Même chose outre atlantique du côté du Québec où la vasectomie est totalement démocratisée, et la contraception davantage considérée comme une affaire de couple, partagée tout au long de la vie. Pour revenir en France, en 2018, environ 500 femmes et hommes ont sollicité une antenne locale du Planning familial pour se renseigner sur la contraception masculine.
Ce phénomène montre bien que de plus en plus d’hommes veulent prendre le relais de leur partenaire, ou considèrent que ce n'est pas aux femmes de porter seules le poids de la contraception. En revanche de fortes réticences subsistent notamment au sujet de la pilule contraceptive masculine et de ses effets secondaires. Cette méthode contraceptive en une injection hebdomadaire de testostérone est, elle aussi efficace au bout de trois mois. Le protocole, certes validé par l'Organisation mondiale de la santé n’est utilisé que par une poignée d'hommes dans le monde.
Cependant ce sont justement ces réticences liées aux effets secondaires qui ont amené certains hommes à se soucier des effets secondaires de la pilule féminine. Baisse de la libido, ballonnement, nausée etc. À ce jour Plusieurs expérimentations sont en cours sur les pilules et sur un gel à base d’hormones à appliquer sur la peau tous les jours, le Nestorone. Son éventuelle mise sur le marché n’aura pas lieu avant au moins dix ans. Pour la pilule version masculine, les spécialistes tablent sur une vingtaine d’années avant une possible commercialisation. , la frilosité des labos pharmaceutiques, des institutions, et des exigences en termes d’absences d’effets secondaires très élevées, plus que lors de l’introduction du contraceptif hormonal féminin il y a un demi-siècle.
Quelques défiances encore ?
Cependant la défiance vis-à-vis de ces méthodes contraceptives masculine est également à chercher du côté des femmes curieusement. En effet comme l’explique la chercheuse et conseillère au planning familial de Niort Marie Mazaudou: «Il faut aussi rassurer les femmes qui peuvent craindre de s'en remettre à leur partenaire ou de se voir retirer la possibilité de maîtriser leur fertilité.» Faut dire que si certains hommes s’occupent de leur fertilité comme ils s’occupent du ménage c’est pas encore gagné! Le chemin semble encore long avant de pouvoir totalement « dégenrer la contraception » comme l’expliquent les militants pour la contraception masculine.
Mais dans le sillage du docteur Mieusset, des associations et des militants féministes, de nombreuses solutions sont aujourd’hui à l’œuvre, et ne manqueront certainement pas de nous surprendre.
Sources :
Illustration: Bobika / Le Cœur des zobs / Épisode 2 partieII - Le Remonte Couilles toulousain -
Contraceptions masculines: quelles (r)évolutions?
GARCON:Groupe d’action et de recherche pour la contraception
Question sexualité: Contraception masculine: comment ça marche?