Le gouvernement a trouvé un accord avec EDF pour mettre en place une nouvelle méthode de calcul pour les prix de l’électricité. Un accord qui pourrait faire exploser la facture !
L’inflation du prix de l’énergie, causée notamment par la guerre en Ukraine, frappe de plein fouet les foyers français. Cette année, la hausse des prix de l’électricité a atteint les 25%, tandis qu’une nouvelle hausse de 10% est attendue au mois de février 2024.
Dans sa volonté d’une “protection permanente” sur les prix de l’électricité, le gouvernement négociait avec EDF, seul producteur et distributeur d’électricité sur le territoire hexagonal, depuis de longs mois.
Leurs négociations ont débouché sur un accord qui mettra fin au tarif régulé de l’électricité, instauré depuis 2012, qui permettait de plafonner le prix d’un tiers de stocks vendus en France. Ce dispositif restera en vigueur jusqu’au 31 décembre 2025, avec un prix fixé à 42 euros le mégawattheure (MWh).
Après ça, il faudra s’adapter à la mise en place de cet accord basé sur une nouvelle méthode de calcul des prix de l’électricité. Si le gouvernement se satisfait de cet accord supposé garantir cette fameuse “protection permanente”, le budget des foyers risque tout de même de déguster.
Une protection pas si permanente que ça
En effet, le nouvel accord a pour objectif d’atteindre, dès 2026, un prix moyen de l’électricité “autour de 70 euros le MWh”. Si le prix dépasse les 80 euros, l’État s’autorisera à prélever 50% des revenus supplémentaires générés par EDF grâce à la vente d’électricité. Ce prélèvement peut même s’élever à 90% si le prix du MWh dépasse les 110 euros.
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Pour le gouvernement, ces prélèvements permettraient de financer des aides publiques destinées à réduire la facture des consommateurs. Cependant, il existe des cas de figure où la facture d’électricité pourrait s’avérer très élevée.
En effet, ce dispositif pourrait faire monter en flèche la note des consommateurs. Si le prix de marché atteint 77 euros le MWh, il n’y a aura aucun mécanisme de protection. Par ailleurs, si le prix monte à 90 euros par MWh, le gouvernement appliquera une protection à 50% du montant au-dessus de 80 euros par MWh. Ce qui signifie que la facture s'élèvera à 85 euros par MWh, soit bien plus qu’auparavant.
En réalité, ce mécanisme s’avère vraiment protecteur en cas de grosse crise, quand le prix dépassera les 110 euros. Un cas de figure qu’EDF préfèrerait éviter car la ponction gouvernementale s’élevant à 90% ne sera pas forcément bonne pour les affaires.