Réserver une location de vacances n’est pas une mince affaire, voire quasiment impossible, pour les personnes portant un type de prénom en particulier.
En France, louer un appartement de vacances peut devenir un véritable parcours du combattant pour les personnes portant des noms étrangers, une tâche rendue encore plus difficile pour une origine en particulier, révèle une nouvelle étude réalisée à la demande de l’Observatoire des discriminations et des inégalités de Seine-Saint-Denis.
Dans cette étude, trois chercheurs se sont penchés sur les différences de traitement en fonction de l’origine et du département dans l’accès aux hébergements touristiques entre mai et juin 2024.
Résultat : les personnes portant un nom à consonance africaine ont moins de chances d’obtenir une location de vacances, rapporte Le Parisien.
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468 hébergements de loisir testés
Au total, les chercheurs ont testé 468 hébergements de loisir dans trois régions : la Bretagne, le Pays de la Loire et la Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Ils ont opté pour trois types de modes d’hébergement, à savoir les campings, les hôtels et les chambres d’hôte, «en couvrant à la fois des offres classiques et des logements proposés sur la plateforme Airbnb», peut-on lire dans l’étude.
Pour tester ces établissements, les experts ont créé quatre profils fictifs. Le premier avec un nom et un prénom sonnant français, tandis que le second portait un nom et un prénom à consonance ouest-africaine, détaille 20 Minutes. Quant aux deux autres, ils étaient complétés par une adresse en Seine-Saint-Denis.
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Ainsi, «l’étude montre qu’une adresse en Seine-Saint-Denis est sans effet sur les chances de succès d’une demande de réservation, pour un client d’origine française tout autant que pour un client d’origine africaine. De plus, aucune discrimination n’est détectée pour les offres de la plateforme Airbnb. Cependant, l’étude conclut à l’existence d’une forte discrimination selon l’origine africaine, significative dans toutes les régions et pour toutes les formes d’hébergement», indiquent les auteurs de l’étude.
Dans le détail, un candidat d’origine africaine «obtient un taux de réponses positives inférieur de plus de 20% au candidat d’origine française».
En mars dernier, la plateforme Statista révélait que 36% des personnes d’origine africaine subissaient de la discrimination au niveau du logement et 26% au travail.